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                    CHRONIQUE LOCALE
   — L'arbre du suffrage universel vient encore une fois de porter
ses fruits.
  Les Mortemart, les Saint-Trivier, les Juron, les Perret, les Vachez,
ont échoué ; les Pirodon, les Durand, les Chapitet ont passé à une
grande majorité.
  Le citoyen Chapitet est surtout connu à Lyon par la verve, l'éner-
gie, l'entrain aveclesquelsil enlèveles électeurs, l'ensemble avec lequel
au nom de la liberté, il les conduit par troupes à la salle des votes.
  Nos départements voisins ont donné les mêmes résultats. M. Gilardin,
premier président de la Cour d'appel, a cédé la place à un meunier.
Nous nous en réjouissons pour le pays._
              11 nous faut du nouveau, n'en lût-il plus au monde.
   — On vient d'interdire la vente des caricatures contre M. le Prési-
dent de la République, et on fait bien. Pas de respect, pas d'obéis-
sance ; pas d'obéissance, pas d'organisation, pas de civilisation. Mais
on va plus loin. Un journaliste demande qu'on interdise la vente des
caricatwres obscènes conlre le pape, l'ex empereur, F ex-impératrice,
Vex-prince impérial, le prince de Joinville, le duc d'Aumale et autres,
Eh quoi? en France, jadis pays du génie, de la délicatesse, des belles
manières et du bon goût, on est obligé aujourd'hui de faire des lois
contre les caricatures obscènes ! Il y a dune des artistes bien bas placés
et bien lâches ? Le pays s'est donc bien dégradé ? bien avili ? A Sparte,
il n'y avait pas de loi contre le parricide ; en France, on devrait éta-
blir une pénalité de la plus énergique rigueur conlre tout individu qui
attenterait à la dignité humaine : ivrogne, caricaturiste, saltimbanque
ou écrivain ordurier, et interdiction absolue au Gouvernement de le
décorer.
   Peut-être cela nous arrêterait-il sur la pente.
   — Le désarmement de la garde nationale s'est accompli en tout
bien tout honneur. Pas la plus petite émotion n'est venue indiquer à
l'autorité que les gardes nationaux voulussent garder leurs fusils.
Ceux qui en avaient deux en ont rendu un avec calme et dignité et
comme des gens qui ont la conscience d'avoir rempli un devoir.
   — Les anciens disaient que les Prières étaient boiteuses. L'Histoire,
comme elles, pour aller doucement, n'en atteint pas moins son but.
Voilà qu'on prétend qu'en 1839. le Gouvernement aurait poussé à l'élec-
tion du Père Raspail. Pauvre Histoire, petit à petit, elle aura de jolies
révélations à nous faire ! Souliers, lard, farines, habillements, jusqu'au
siège de Lyon et à la résistance à outrance jusqu'à complet ananlisse-
ment,nous fourniront de bien jolis chapitres. Quelles douces lectures
pour 1880 !
   — On s'était beaucoup préoccupé à Lyon du Congrès de Lausanne
et on en suivait les séances avec une légitime curiosité. A une invita-
tion d'y assister, Al. llénon a répondu:
   « Ce serait avec un véritable plaisir que je me rendrais à votre
« bonne invitation au Congrès international de la paix et de la li-
ft berté ; mais mes nombreuses occupations m'en empêchent. Je serai
« avec vous par la pensée et par le cœur.
                                              HÉNON, maire de Lyon. »
   — Depuis le 14 septembre, la rubrique célèbre : Commune de Lyon
a disparu des affiches de la municipalité.
   — La guerre contre les Prussiens avait pris des proportions inquié-
tantes. Le magasin de M. Jahr, marchand de pipes, rue de Lyon, 4,
avait été attaqué, insulté, et chaque soir, la foule allait voir les dégâts
causés par quelques insensés. Le Gouvernement prussien est interve-