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                        BIBLIOGRAPHIE.                    311

    Laissons ici parler M. L, Stein, sergent-major :
    « La compagnie se déploya admirablement bien et mar-
 cha résolument. Une pluie de balles nous passa sur la tête
 et je vis couler le sang de plus d'un soldat de ma compa-
 gnie. Enfin, après deux heures de fusillade consécutive, j'ai
eu la douleur de voir tomber à mes côtés M. Sauzet, traversé
 d'une balle en pleine poitrine, très-proche du cœur. Il ne
poussa qu'un cri léger, et mefitdeux signes en levant et en
baissant le bras droit. Ses yeux se fermèrent... »
   «         Notre camarade, — ajoute-t-il— a emporté les
regrets de tous les hommes de sa compagnie et de ses supé-
rieurs ; car, je dois déclarer qu'il a toujours été désigné
comme le plus 'capable, le plus vaillant, et, mieux que
cela, le père des soldats. »
   Le lendemain, l'ambulance de la Presse, et les Frères de
la doctrine chrétienne donnaient un dernier asile aux vic-
times du combat.
   Paul Sauzet et ses camarades furent inhumés dans un
champ planté de quelques arbres, à l'angle formé par la
route de Villiers et le chemin du Tremblay, près de Cham-
pigny. Une simple croix est placée sur la vaste fosse avec
cette inscription :
                        ICI REPOSENT
        SIX CENT QUATRE VINGT-CINQ SOLDATS FRANÇAIS
             TOMBÉS SUR LE CHAMP DE BATAILLE.


   Qu'ajouterions-nous au récit de cette fin si simple et si
héroïque?
  Nous ne pouvons que nous associer aux sentiments
exprimés par M. Léon Roux, lorsque, dans un dernier
adieu à notre confrère, il dit :
   « Vous vivrez toujours dans mes souvenirs, cher ami,
cher compagnon de mes travaux, de mes joies et de mes
peines ; car c'est de vous qu'à mon tour je veux apprendre
comment, à la lueur du devoir, il faut considérer la vie ;
comment on puise dans sa foi la mâle inspiration de tous
les sacrifices, comment en aimant mieux mourir pour son