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                         LA VAI.BONE.                       285

Tauredunum, situé sur une montagne qui dominait le
Rhône. Après avoir fait entendre pendant plusieurs
jours une espèce de mugissement, cette montagne se
détachant et se séparant d'un autre mont contigu, avec
les hommes, les églises, les terres et les maisons qui la
couvraient, se précipita dans le fleuve, et, lui barrant
le passage entre ses rives qu'elle obstruait, refoula ses
 eaux en arrière : car en cet endroit, le terrain, fermé
 de part et d'autre par des montagnes, ne laisse qu'un
 étroit défilé par où s'échappe le torrent. Alors le fleuve
 inondant la partie supérieure de son cours, couvrit et
 dévasta tout ce qui se trouvait sur ses rives. Puis cette
 masse d'eau se précipita dans la partie inférieure, sur-
 prit les habitants comme elle avait fait plus haut, les
 tua, renversa les maisons, détruisit les animaux et le
 long des rivages, jusqu'à Genève, emporta et entraîna
 tout par la violence de cette inondation subite. Plusieurs
 racontent que là les eaux s'amoncelèrent au point d'en-
 trer dans cette ville par dessus les murs. Ce qui est cro-
 yable, parce que, comme nous l'avons dit, le Rhône en cet
  endroit coule resserré entre deux montagnes, et qu'ar-
  rêté dans son cours, il ne trouva pas sur ses rives
  d'ouverture pour écouler ses eaux. Puis quand il eut une
  fois débordé par dessus la montagne abattue, il submer-
  gea tout le pays. Après cet événement, trente moines
  vinrent au lieu où s'était écroulé le fort, et, en fouillant
  la terre qui était restée après la chute de la montagne,
  ils y trouvèrent de l'airain et du fer. Tandis qu'ils


 Quod dùm agerent, mugitummonlis, ut prius fecerat, audierunt-
 Sed dùm à sœvâ cupidilate retinentur, pars illa quœ nondùm rue
 rat, super eos cecidit, quos operuit atque interfecit, nec ultra
 inventi sunt.