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266 LES CHASSEUKS DE RENNES. « hôtes, et j ' a i réussi sans peine à vous en faire des « amis. Patte-de-Tigre mort, vous n'avez plus ici aucun « adversaire à redouter, mais des frères qui vous at- « tendent. « Je suppose que les circonstances vous ont rendu « sage et que cette fois vous écouterez mes avis. Vous « n'avez donc qu'à enjamber votre palissade et à vous « acheminer tranquillement vers notre camp. Je vous le « répète, vous serez le bienvenu. « Si par hasard, il vous restait quelques scrupules, si un « faux point d'honneur vous faisait hésiter à quitter vos « hôtes pour passer à l'ennemi, veuillez réfléchir un ins- « tant à la situation et vous mettre en garde contre les per- « fides insinuations d'un sentiment de délicatesse que je « respecte, mais qui serait tout à fait puéril en pareille « circonstance. Songez-j bien ! Vos chasseurs de rennes « sont les représentants d'une race inférieure, immobi- « lisée dans la barbarie, frappée d'un arrêt de dévelop- « pement, incapable de progrès, appelée fatalement à « disparaître par l'effet irrésistible de la concurrence « vitale, condamnée, en un mot, à céder la place inutile « qu'elle occupe au soleil. C'est une loi naturelle ! En « face d'eux, les guerriers aryens personnifient l'avenir. « Ils viennent en conquérants, non pour détruire, mais « pour féconder, et portent la civilisation dans les plis « de leurs blouses. Entre une race épuisée et stérile et « les soldats du progrès, hésiterez-vous ? « Vous ne devez rien à des hôtes chez qui des circons- « tances inexplicables vous ont poussé malgré vous ; « tout le bénéfice de notre court séjour est pour eux, et « ce serait une trahison envers l'avenir que de vous « obstiner dans une résistance inutile. « D'ailleurs, il y va de votre vie. J e ne puis contenir