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                  LES f.HARSF.V'U;- !!E HENNES.         SCI

Un cadavre affreusement contracté par les derniers
spasmes de l'agonie, était étendu la face contre t e r r e .
Je le soulevai et je reconnus le traître Patte-de-Tigre. La
Providence avait certainement guidé ma balle.
  Son corps fut lancé par dessus le Rocher, et nous vî-
mes pendant toute une journée des vautours se disputer
ses entrailles.

                         XXXVIII

   Plusieurs jours se passèrent ainsi, sans aucun événe-
 ment décisif. Nos hommes tentèrent encore quelques
sorties, qui furent repoussées comme les premières ; de
telle sorte que notre position devenait des plus critiques.
Mal protégés contre les intempéries de la saison, les fem-
mes, les enfants et surtout les vieillards, ne supportaient
que très-péniblement la fraîcheur des nuits et l'humi-
dité qu'entretenaient des pluies presque continuelles.
Nous avions un grand nombre de malades sans abris,
simplement roulés dans des peaux de renne, mal soignés,
et encore plus mal nourris. L'eau commençait à manquer.
On avait essayé d'aller la nuit, en descendant par les
crevasses du Rocher, remplir les outres à la source du
village abandonné. Mais l'ennemi, s'en étant aperçu,
avait fait occuper les abords du Rocher. Les provisions
de viande, presque épuisées, s'étaient corrompues et ne
fournissaient qu'une nourriture aussi détestable que mal-
saine. Enfin le découragement commençait à s'emparer
des plus énergiques, et les hommes murmuraient, disant
qu'au lieu de nous faire tous prendre au piège, il eût
mieux valu abandonner le pays aux Cheveux-Pàles, pour
aller chercher plus loin de nouveaux territoires de chasse
et un coin de terre à habiter. J'espérais toujours pouvoir