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LES CHASSEURS DE RËJNNES DE LA FRÀIVGE CENTRALE HISTOIRE MACONNAISE* xxxni Seul dans ma hutte, je réfléchissais, en me séchant à un feu de bouleau, aux événements qui se préparaient. La nuit était lugubre; la pluie était devenue t o r r e n t ; on n'entendait que le bruit de l'eau roulant sur les pentes des montagnes et battant, comme des tambours, les peaux détendues des huttes. Ma rêverie fut interrompue pat- une voix étrange, indéfinissable, qui, à intervalles régu- liers, perçait à travers les bruits de Ja tourmente comme un cri d'angoisse et de douleur. J'eus la curiosité de m'acheminer à travers le déluge croissant vers le point d'où partait cette voix humaine en détresse, et j'arrivai devant une cabane entr'ouverte où le spectacle le plus lugubre s'offrit à mes regards. Un chef de famille venait de mourir, et son cadavre, vêtu et paré comme pendant sa vie, était étendu sur les cendres tièdes entre les pierres du foyer. Derrière sa tête, un tison, qui flambait encore, éclairait à demi la t n s t e demeure. Les armes du mort étaient à ses côtés : autour de lui, on avait déposé des quartiers de viande, des dépouilles et, des bois de renne, des éclats de silex et tout l'attirai! d'un chasseur. Une femme, t'épouse san?