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                    SIDOINE APOLLINAIRE.                 225

« courtisans. A mon arrivée, on célébrait les noces du
« patrice Ricimer et de la fille de l'empereur, unis
» ensemble dans l'intérêt de la tranquillité publique. »
   Sidoine assista à toutes ces fêtes, chanta encore l'avè-
nement au trône du nouvel empereur en 468, fut nommé
chef du Sénat, préfet de la ville et enfin patrice.
   Cependant, au milieu d'une vie écoulée entre les tem-
pêtes politiques, le calme des champs et le badinage
d'une poésie frivole , Sidoine Apollinaire n'avait pas
encore compris ni rempli sa mission. Sa maladie lui fit
voir de plus près la fin dernière de l'homme et le dis-
posa pour une vocation nouvelle. A peine rétabli, il se
démet de ses charges en faveur de son fils et revient dans
sa patrie. Son passage à Lyon, en 471, est marqué par
deux pièces de vers à triple trochée, l'une en l'honneur de
ses ancêtres, l'autre à la louange de l'Église des Maccha-
bées. Si nous parlons de ces deux pièces de vers, ce n'est
pas pour augmenter la réputation de notre poète, mais
pour préciser une date et protester contre certains cri-
tiques qui n'ont voulu voir en Sidoine Apollinaire qu'un
évêque mondain, alliant les plaisirs de la vie aux devoirs
 de son ministère.
   Élu par le clergé et le peuple d'Auvergne, l'année sui-
vante (472), pour succéder à Eparque, leur neuvième
évêque, on lui imposa l'épiscopat comme malgré lui,
et il s'en montra digne. A partir de cette époque ,
il devint un homme tout nouveau, renonça à la poésie
profane et protesta par une dernière ode de ne plus
chanter que l'honneur des martyrs et des saints. Il
ne souffrit plus rien dans sa maison ni dans ses entre-
tiens qui ressentît son ancienne délicatesse ; rien de
 superbe, rien d'inutile. Appliqué tout entier à l'étude de
 la théologie et de l'Écriture sainte, il put bientôt nourrir
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