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CLOTILDE DE SURVILLE. 217
dressant aux membres dispersés de la famille de Surville,
consultant des archives, des correspondances, de vieux
journaux, il est venu enfin à bout de faire luire la vérité
dans tout son éclat.
Clotilde de Surville a existé.
Cette femme supérieure, modèle comme épouse et
comme mère, est bien l'auteur des poésies qu'on a signées
de son nom.
Des citations, elles diront tout.
Serait-ce un colonel en garnison qui aurait écrit :
0 cher enfantelet, vray pourtraict de ton père,
Dors sur le sein que ta bousche a pressé !
Dors, petiot, cloz, amy, sur le seyn de ta mère
Tien doux œillet par le somme oppressé.
Quoy! tes blancs doigtelets abandonnent la mamme
Où vint puyser ta bouchette à playsir !
Ah ! dusses la seschier, cher gage de ma flamme.
JN'y puyserais au gré de mon dézir !
Serait-ce u n vieil académicien qui aurait dit :
Estends ses brasselets ; s'espand sur lui le somme ;
Se clost son œil ; plus ne bouge... il s'endort.
N'estait ce taynflourydes couleurs de la pomme
Ne le diriez dans les bras de la mort?
Arreste, cher enfant! S'en frémy toute engtière,
Réveille-toy ! chasse ung fatal propoz !
Mon fils, pour ung moment, ah! revoy la lumière,
Au prilx du tien rends-moy tout mon repoz.
Doulce erreur ! il dormait c'est assez, je respire ;
Songes légiers, flattez son doulx sommeil !
Ah ! quand voyrai cesluy pour qui mon cœur soupire
Aux miens costez jouir de son réveil !
C'est là le vrai langage de la mère, mais, qui donc autre