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202 LA VALBONE. langue; il est au surplus certain que les vainqueurs im- posèrent à la population indigène des noms tirés de leur langage; il suffit de prendre les treize communes du can- ton de Meximieux pour y rencontrer six appellations dé- rivant du latin : Joyeux, Loyes, Meximieux, Montellier, Pérouges, Rigneux ; trois du français : Bourg-Saint- Christophe, Saint-Jean-de-Niost, Saint-Maurice-de-Gour- dans ; deux villages seuls, Charnoz et Faramans (1) pa- raissent avoir une origine tirée de la langue bourgui- gnonne. Les anciens habitants de l'Europe (2) ne bâtis- saient ni villes ni villages, obligés qu'ils étaient de par- courir successivement les campagnes, les forêts, les prai- ries, pour y faire subsister leur bétail : c'est ce qui expli- que les fréquentes émigrations de ces peuplades, toujours prêtes, avec leur chariots, à transporter leurs familles d'un pays dans un autre ; ils s'établissaient dans les grot- tes naturelles ou creusaient des trous en terre pour y fermer leurs moissons. Les Romains furent les premiers à s'installer dans les Gaules d'une manière plus solide; ils construisirent d'abord des cabanes en charpente et terre grasse, couvertes de chaumes ou de roseaux; plus tard, ce furent des maisons de pierre dans lesquelles ils se fixèrent définitivement, le long d'un ruisseau, dans une campagne ou dans une forêt, lorsqu'ils se furent divisé les pays conquis, qui commencèrent alors à former des pagi ou cantons qui prirent le nom du possesseur. Un riche romain qui avait établi son habitation en un lieu où se trouve aujourd'hui la ville de Meximieux, sur l'emplace- ment de la nouvelle cure, donna son nom au pagus Maccï- miacensis. (1) Pharaman, homme libre. (2) Courtépée, hist. du duché de Bourgogne, liv. i".