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LA VALBONE. 194 c'est en quelques mots seulement qu'ils citent ce fait important. Nous prenons le récit de Dion Cassius, en suivant l'excellente traduction latine, plus facile qu'un texte grec, de Samuel Reimar (1). Le combat (A) entre Sévère et Albin, qui se donna auprès de Lyon, eut lieu ainsi : chacun d'eux avait envi- ron cent cinquante mille combattants, et chacun des deux généraux était à la tête de son armée; tous deux com- prenaient qu'il y allait de leur vie. Sévère n'avait point encore été battu sur un champ de bataille, mais Albin l'emportait par la noblesse et l'instruction; Sévère sur- passait son rival par sa science dans l'art de la guerre et de la conduite d'une armée. Il arriva (B) que dans un premier combat Albin vain- quit Lupus, un des généraux de Sévère, et lui tua un grand nombre de soldats. Spartianus (2), dont les Vies renferment une foule de renseignements précieux, prétend que cette première rencontre se fit dans un lieu appelé Trïburtium, qu'Au- (A) PrœMum verè Severi et Albini apud Lugdunum ità fac- tum est. Erant ambobus CL mil ia, aderatquo presens uterque in bello, quippe de capite cert ntes ; etsi Severus antè nulli prœlio interfuerit, Albinus nobilitate et doctrina antecellebat ; alter scientia rei militaris et perita dueendi exercitus potior erat. (B) Accidit à utem priore pugna ut Albinus Lupum vinceret, unum ex ducibus Severi ac multos è copiis ejus milites interfi- ceret. (1) Savant philologue allemand, auteur d'une excellente édition de Dion Cassius. Hambourg, 1677. — Lib. LXXV, p. 1260. (2) On trouve les Vies de cet auteur dans VHistoria Augusta.