Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
134             ÉTUDE SUR LE PATOIS LYONNAIS.

   C'est que les jeunes gens venaient d'entrer dans l'as-
semblée, gais et riants, provoquant du sourire les jeunes
filles. Sous ce splendide ciel du Midi, rien de froid ou de
compassé comme chez nous: les danses, les jeux, les ris
sont de mode partout, intermèdes nécessaires pour cette
population expansive, et dont elle ne saurait absolument se
passer; nous nous souvenons de les avoir suivis d'un œil
d'envie, pendant notre court passage dans le midi, les Es-
telles et les Némorins si bien dépeints par Florian, ce
Watteau aux houlettes et aux moutons enrubannés de la
 Provence. C'était plaisir de voir au premier bruit du tam-
bourin et du galoubet, toute la troupe de jeunes hommes et
 de jeunes filles se précipiter comme un essaim d'abeilles
 effarouchées, danser en se trémoussant une sarabande ou
 un fandango ; puis rentrer avec la même presse chacun
 chez soi,et se remettre avec une nouvelle ardeur au travail.
 Ainsi en est-il encore aujourd'hui sur cette terre de pré-
 dilection du soleil, où la froide étiquette du nord a tant de
 peine à s'implanter :

          Quand li pausito souri braveto
           Qu'à pleri barrau lis ouliveto
      Dins li gerlo d'argelo escampon l'oli rous,
          Quand sus li terro e dins li draio,
          Dou garbéjaire que varaio
          Lou grand carri reno et trantaio,
      E tuerto de pertout' mè, soun front auturous :

          Nus e gaiard comme un luchaire
          Quand Bacut vèn, e di chauchaire
      Coundus la farandoulo i vendemio di Crau ;
          E de la caucadoniro emplido,
          Quand la brevenlo benesido,
          Souto li cambo enmoustousido,
      Dins Vescumouso tino escapo à plen de trau,
           E clarinen, sus li genesto