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114 NOTICE DE LA FONDATION deux roses et enlever les mosaïques pâles et éteintes des deux fenêtres latérales de l'abside, qui contribuent cer- tainement à énerver l'aspect intérieur de notre édifice, déjà si dénué d'ornementation architecturale. La chapelle de la Sainte Vierge a été entièrement peinte en détrempe par un jeune artiste, M. S. Zaochéo, qui a exécuté là , croyons-nous, son premier grand tra- vail de peinture décorative. — C'est un essai conscien- cieux auquel je tiens à rendre l'hommage d'une critique sévère. Tout d'abord, il faut louer le choix des dessins d'orne- ments, empruntés aux meilleures traditions des xne et xm e siècles, et surtout savoir gré à l'artiste de n'avoir pas eu recours à ces trompe-l'œil puérils de la décoration italienne moderne, qui, méprisant la peinture plate pour chercher les effets de perspective et de modelé, s'éloigne également du calme majestueux de la décoration archi- tecturale et des splendides scènes représentées au xvie siècle par les maîtres de Florence et de VOmbrie. — M. Zacchéo a pourtant et exceptionnellement intercalé dans son travail trois figures peintes à fresque en ronde bosse : une vierge drapée d'outremer, une sainte Thé- rèse et une sainte Claire, toutes trois destinées sans doute à disparaître, car elles sont franchement mau- vaises. La coloration générale de notre chapelle est d'un aspect froid et faible, et, malgré l'abus de l'or et la déli- catesse des détails, elle laisse une impression étrange de tiédeur et de pauvreté. — Ce résultat fâcheux tient à des causes dont il est facile, cerne semble, de se rendre compte. — Il me paraît certain, qu'à l'exemple des décorateurs du moyen âge, l'artiste n'a pas préalablement et de parti pris fait option d'une tonalité générale, déterminée et invaria-