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90                NOTICE DE LA FONDATION

vie, et trouvent infailliblement la source du progrès dans
la suppression de l'idée et du frein religieux. — Au mi-
lieu de cette vaste conjuration anti-sociale, vieille de
deux siècles bientôt et qui prend de nos jours une déplorable
recrudescence d'activité, il est bon de noter les rares et
nobles tentatives de résistance à l'athéisme religieux et
politique.
   Il fut, à coup sûr, très-nouveau et très-digne qu'une po-
pulation d'ouvriers catholiques, d'agglomération récente,
eût pour premier souci sa constitution paroissiale et l'éta-
blissement du culte. — Sans aucune pression du dehors,
uniquement sollicitée par ses instincts religieux, elle
pousse ses notables, ses délégués naturels, à se réunir, à
se concerter pour réaliser sans retard une construction
relativement coûteuse, au moyen des seules offrandes
volontaires des fidèles. — L'Administration n'est point
consultée ; elle n'a pas à intervenir ; et après deux ans de
travaux et d'efforts, les murailles de la nouvelle église
sont élevées déjà à moitié hauteur, ayant coûté la somme
de 25,000 fr., récoltée dans la paroisse par pièces de un et
de deux francs !... — Je dirai plus loin comment à ce
moment l'œuvre, forcément interrompue dans sa direc-
tion et dans son caractère, fut continuée par la coopéra-
tion puissante des allocations budgétaires municipales.
    Tel fut cet événement dans lequel, outre l'élan reli-
gieux populaire, se montre la peu commune intention de
fuir la tutelle administrative, pour ne pas subir ses len-
teurs indéfinies et ses prudentes objections, qui eussent
 été des chaînes. — Dans ce mouvement qui rappelle le
 souvenir des entreprises municipales du xn e siècle, on
pourrait trouver, ce me semble, comme une rassurante
lueur jetée sur la mystérieuse et menaçante question des
rapports des États et de l'Église ; — problème de l'indé-