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80                         CHRONIQUE LOCALE
   On ne peut pas se moquer de la sottise avec plus d'esprit et
de bons sens.
   — Par arrêté du préfet du Rhône en date du 16 juin 1871, on a ou-
vert une enquête d'utilité publique surle double projet présenté par
MM Bachelier et Ce pour l'établissement :
   1° D'un chemin de fer ordinaire à traction de locomotive, entre
Villeurbanne et la limite du département de l'Isère;
   2° D'un chemin de fer à traction de chevaux, système américain,
sur la route départementale n" 11, dite cours Lafayette.
   Les amis du progrès, rien du journal, demandent ce que sont deve-
nus ces projets d'une si haute utilité pour la ville?
   —• La chaleur tropicale survenue tout à coup n'empêche pas le
Fils de la Nuit d'attirer les spectateurs; il est vrai que l'intérêt du
drame se soutient et que les décors sont à voir. L'administration a
eu la main heureuse de trouver une pièce qui lui fasse passer sans
encombre ces temps bouillants.
   — Malgré l'été, nous sommes en pleins concerts. Celui de M"'Papin
sera au bénéfice d'une jeune artiste très-sympathique; celui de il11' De-
lepierre aura le double mérite d'une bonne musique et d'une fête sur
le lac, enfin, le festival donné au Parc au bénéfice des orphelins de
notre brave armée, par la Société des jeunes gens de Lyon, s'annonce
comme quelque chose de solennel et de grandiose.
   — Et je n'ai pas fini ! Dans notre livraison de mai dernier, j'avai3
dit dans toute l'innocence de mon âme : « Autrefois on confiait le sort
de la cité aux lumières désintéressées des Terme, des Prunelle,
des Lacroix-Laval, des Rambaud. Aujourd'hui, on n'a plus besoin
des grands citoyens. On voit qu'on peut parfaitement s'en passer. »
A ce sujet, il m'est arrivé bon nombre de réclamations, et notez
que ce ne sont pas les administrateurs du jour qui se son! plaint, cha-
cun d'eux a cru que le compliment faisait exception pour lui.
   Ce sont des amis qui ont protesté au nom de la vérité et de l'his-
toire.
   — Pourquoi n'avoir cité que quatre noms, m'a-t-on dit? Pourquoi
n'avoir pas nommé tous ceux dont l'administration a honoré la cité?
   — La liste eût été trop longue; au lieu d'une phrase concise et ser-
 rée, j'aurais eu un discours ; ce n'était pas mon intention.
   — Eh bien ! pourquoi du moins omettre M. Réveil, dont le pas-
 sage aux affaires, dans un temps si difficile, a été si remarqué? N'est-
ce pas à la mairie que le suffrage de ses concitoyens est venu lepren-
dre pour I envoyer à la Chambre desdéputés et delà le faire entrer à la
Chambre haute? et M. Christophe Martin, n'avait-il pas droit à une
 mention lui qui. conseiller à la Gourde Lyon, donna sa démission de
 fonctions salariées pour devenir maire à un moment où le choléra me-
 naçait notre ville et où plusieurs déclinaient le périlleux honneur de sa
 mettreà notre tête ? Vit-on plus nohle caractère sans faiblesse, plus fier
 dévouement sans calcul, et, lisez les journaux du temps, l'opposition a
 toujours été la même, sans espoir de trouver justice ailleurs qu'aux
 yeux de la postérité?
 Que répondre? J'avais tort. Que celui qui n'a jamais rien oublié
me jette la première pierre.                        A. V.
              Lyon, imp. d'Ami VhNUTiUiNlEH.direcUur-gêiiuH.