page suivante »
56 ÉTUDE SUR LE PATOIS I/ïOKNAIS. Mireille alors, la flamme aux j o u e s : — « Qu'est-ce ? de- mande-t-elle, des pimparrins ? » — « De belles mésanges bleues. » Bon Dieu ? digue Mireio, en aparant, oh! quant? Queto nisado galantouno ! Te! te! pécaire, uno poutouno! E folo de plesi, de milo poutounet Li devouris e poumpounejo: Piéi, em', amour plan-plan li vejo Souto sounjougne que gounftejo... Bon Dieu! dit Mireille en tendant la main, combien sont- ils ? La gentille nichée ! Tiens ! tiens! pauvres petits, un bon baiser ! — Et folle de plaisir, de mille doux baisers elle les dévore et les caresse ; puis avec amour doucement les coule sous son corsage qui renfle. Oh ! li poulit ! si testo bluio An d'uïoun fin coume d'aguhio ! ' E leu mai dins la blanco e lisqueto presoun, Très pimparrin elo recato; E dins lou sen caud de la chato, La couvadeto que s'amato Se créi que l'an ramesso au founs de soun nisoun (1). Tiens! tiens! tends la main, crie de nouveau Vincent. — Mai de bon ? Vincenet, n'i'a'ncaro — 0!santo Vierge! Ve, toutaro, Dirai qu'as la man fado! — Eh! pauro que vous sias! Li pimparrin, quand ven sant Jorge, Fan dés douge iou, emai quatorge, (1) Oh ! les jolis ! leurs têtes bleues ont de petits yeux fins comme des aiguilles ! » Et vite encore, dans la prison blanche et lisse, elle cache trois mésanges ; et, dans le tiède sein de la jeune fille, la petite couvée qui se blottit, croit qu'on l'a remise au fond de son nid.