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hA TESSONNE. 31 qu'aux bords du fleuve et qui en déterminent l'ancien lit prouverait au besoin cette haute origine. En effet, depuis le territoire de Mably et le toral de Vincie (limite de l'ancienne Bourgogne), où l'on a trouvé des monnaies gauloises, les terrains de Vesvre, ceux de Maletaverne, l'étang Millian, le bois des Creux révèlent chaque jour des débris. Aux Graverons un tumulus a été aplani pour les besoins de la culture, mais on n'est pas parvenu jusqu'à la tombelle. Aux Echûtres, tout au bord du canal de la Loire, une maison s'est bâtie sur un tu- mulus conique très-élevé. L'église romane de Briennon fut construite sur un énorme tumulus. L'ancien château de Roddon, maintenant détruit, portait un nom celtique qui indique le gué de la Loire au pied du coteau. A l'embouchure même de la Tessonne, une ile, ou mieux, plusieurs îlots convertis en chambons, comme Boitasson, ont vu sans doute les premiers navigateurs et surtout ces nautes ou mariniers ségusiaves dont l'his- toire a parlé; nous y avons recueilli des cailloux travaillés en hachettes, même un marteau de pierre foré pour rece- voir un manche. Un village antique, maintenant composé de maisons de carriers et de pêcheurs, occupe l'embouchure de la rivière et porte son nom, la Tessonne. Est-ce une Tes- sonaria du cartulaire de Savigny. Dois-je rapporter les etymologies hasardées que l'on en a données ? Les travaux des carrières où l'on exploite la pierre à chaux ont découvert plusieurs fois des foyers des temps pri- mitifs, et parmi les cendres, les charbons, des silex en pointes, en fers de flèche, absolument semblables aux produits des fouilles des grottes du Périgord. Du reste, à l'époque romaine, cette basse vallée de la Tessonne était parcourue par deux voies bien détermi-