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26                .         LA TESSONNE.

teaux, de villes s'Ă©tendaient sous les moissons; au levant,
la Loire et ses bateaux chargeant et déchargeant au
port d'Ygrande les denrées venues du Midi et des con-
trées Sarrasines. Puis les riches coteaux du Brionnais,
aux croupes arrondies et vertes sur le fond d'azur des
montagnes du diocèse de Màcon. A la vue de ces mer-
veilles données par le ciel à la terre, le saint ne put
s'empêcher de s'écrier : Là, Bénissons-Dieu, mes frères,
Hic, Benedicamus Deo, fratres; il Ă©tait debout sur le
coteau où la chapelle de Sainte-Marie a été bâtie depuis,
il lança son bâton de voyage au loin dans la vallée, et le
lieu oĂą la crosse retomba fut choisi pour l'emplacement
d'un monastère. Voilà la légende, voici maintenant
l'histoire. Elle a été recueillie pieusement et écrite par
un ami très-regretté. Le savant prêtre a laissé après lui
cette Ĺ“uvre qu'une main digne de la continuer a reprise
et donnera bientôt aux lettrés forésiens (1).
    Le monastère de la Bénissons-Dieu fut fondé en 1138.
Albéric disciple de saint Bernard, en fut le premier abbé,
et le saint parle de cette fille de Cîteaux avec affection.
A peine la fondation fut-elle faite que les persécutions
commencèrent, mais les évêques et les papes, Innocent I I ,
Adrien IV, Alexandre III, la prennent sous leur protec-
tion, augmentent ses privilèges. Les rois de France, les
comtes de Forez la patronnent de leurs nombreuses lar-
gesses, Guy II y finit ses jours et y choisit son tombeau,
Guy III, Guy IV, confirment et augmentent les libérali-
tés des aïeux; Alix et Mathilde mère de Guy V, y ont

   (1) M. l'abbé Bachet, cousin de l'abbé Dard, de Saint-Chamond, a
entrepris cette pieuse tâche.
   V. Rapport monographique sur un ouvrage intitulé Recherches sur
l'abbaye royale de la Bénissons-Dieu, par feu l'abbé Dard.
   V. aussi Recherches sur Roanne et le Roannais, parGuillem et Coste.