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2*   .                     LA TESSONWE.
ptée règne devant l'église toute neuve. Ici, dans nos
misérables temps modernes, ce n'est plus l'édifice reli-
gieux qui attire autour de lui les habitations et les cou-
vre de sa protection; non, l'église se tourne au contraire
et se désoriente pour aller trouver le cabaret. Il faut
que la porte du temple s'ouvre du même côté que la porte
de la guinguette !
   Cette petite réputation bachique faite à Noally s'expli-
que par le va-et-vient des deux routes qui le traversent ;
le bourg est à moitié chemin de la Côte et du pays du
Brionnais d'où viennent les grands bœufs, leurs embou-
cheurs, les chaudiers; et puis, dit encore le proverbe
gaulois: « Pays de couvent, pays de broc souvent ! »
   Sur cette malice démodée, nous allons chercher un
peu plus haut, dans les bois, le vieux château de Mirlan-
dot; on a creusé le sol, bouleversé le terrain; un trésor
légendaire, gardé par une vouivre, serpent ailé, a tenté
la cupidité après boire; on a fouillé au clair de la lune,
brisé des pots antiques, et abandonné finalement aux
sorciers les merveilles enfouies. Vite, signalons le fait
aux archéologues; ces hauteurs boisées recèlent des ruines
romaines innombrables, sépultures, habitations, voies
antiques; les gorges profondes qui sillonnent le pays
recèlent aussi des demeures souterraines. Les vestiges
antiques ne cessent pas depuis ce point jusqu'aux rives
de la Loire.
   Deux charmants fiefs devenus d'élégantes habitations
modernes se voient à Noally ; le Montet, longtemps pos-
sédé par les seigneurs de Bonnefont (1) et l'illustre fa-
mille de Talaru, qui y a laissé ses armoiries, a de grands


  (1) 1542 Guichard Raffin, écuyer, seigneur du Montet et Bonnefont.
Arch, Duché de Roannais.