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22 LA TESSONNE. lieu dit le Châtelard on reconnaît quelques vestiges d'un vallum ; ce camp romain surveillait les approches des pays ségusiaves contre les invasions venant du Nord ou de l'Est par la vallée de la Tessonne. Une haute pierre, maintenant brisée et mutilée, enterrée jusqu'à la cime, gît près de là , c'est la pierre qui vire; suivant la légende elle tournait sur elle-même tous les cents ans. La rive opposée n'est pas moins fertile en antiquités ; au village de Chorgnons on a trouvé plusieurs vases de bronze, de vieilles monnaies. Le nouveau chemin par- court en cet endroit de belles prairies sous de grands chênes, débris de la forêt de l'Espinasse. Au milieu de ces bois, dans le vieux quartier de Bourgogne , paraît le haut toit de Béclandière. Le château est depuis long- temps défiguré; l'antique paroisse de Saint-Julien qui fut l'objet du traité entre Marie de Semur et Guy de Forez a disparu complètement; à peine son cimetière se recon- naît à quelques ossements épars mêlés de fragments de ces vases à encens et à eau bénite que l'on trouve dans les vieilles sépultures chrétiennes; un ou deux sarco- phages ou auges sépulcrales ont été trouvés dans les terres dépendantes autrefois de l'abbaye de Saint-Rigaud. La vieille chapelle de Saint-Priest de Béclandière a dis- paru à son tour. Il est resté peu de souvenirs des sei- gneurs du lieu. Une famille forézienne déjà possessionnée à Mont-Olivet de Renaison, les Sacconins de Pravieux, au commencement du xvm e siècle, fut maîtresse de Bé- clandière, après les Odin de Vivant et de Bouletière, et les Thélis seigneurs du petit fief de Chernant-l'Espinasse. Nous ne chercherons pas lesquels de ces gentilshommes soudards et paillards ont laissé renom de cruauté de huguenoterie; les contes populaires sont encore pleins des hauts faits de ces redoutés hobereaux, auxquels ces