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                      BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                             <ÃŽ83
de la civilisation moderne, pour croire (|iic la solution désirée ressortirait
d'une épreuve de ce genre.

BU DÉCRET DU 10 AVRIL DANS SES RAPPORTS AVEC L'ÉDUCATION
  DU MÉDECIN, par M. BONXET , professeur à l'École de Médecine de
  Lyon ; in-8° du 36 pages.

    Les hommes des sciences mathématiques sont fort enclins à ne guère
 lenir compte des hommes de lettres qui, certes, !e leur rendent bien, l'oc-
 casion donnée.
    C'est peut-être à ce dédain pour les lettres que nous devons le décret
 du 10 avril, dont cependant l'effet reste suspendu, mais eu vertu duquel
 un pauvre élève de quatrième devrait choisir l'un des deux chemins ou-
 verts devant lui, s'ii n'y eu a pas plus de deux, et poursuivre les éludes
littéraires, ou les laisser là, d'il veut suivre une carrière comme la médecine.
    Un médecin fort distingué, M. Bonnet, proteste pour sa part et au nom
 de la Société de Médecine do notre ville, contre une mesure qui ne ferait
qu'abaisser le niveau des études, sans profil pour la science des Hippucrale
et des Galion. Outre les excellentes raisons que fait valoir M. Round, il n'a
pas de peine à montrer que les meilleurs praticiens furent généralement
 aussi des hommes très-lettrés. C'est ce que l'on pourrait démontrer sans
 sortir de Lyon. D'excellents médecins ont même été de savants numismates.
    Le langage des différentes sciences fail souvent des emprunts au grec ;
encore faul-il en connaître assez pour ne pas prêter à rire, dans ces cas
là, au moindre écolier qui aura seulement expliqué son Esope,
   Toutes les sciences se tiennent par une étroite fraternité ; ne cherchons
 point à les désunir. El quant à ce qui regarde la médecine, n'est-ce pas
empêcher d'en connaître l'histoire, d'eu étudier les monuments anciens que
de supprimer l'élude sérieuse des langues dans lesquelles ils nous sont
arrivés? Ainsi, l'on pourrait ignorer ce qu'a dit Hippocrate, ce qu'ont dit
après lui d'autres médecins de l'antiquité? Ne connaitra-t-on ces écrivains
que par des traductions ? Ce serait se moquer de ceux qui savent ce que
c'est que traduire, et qui n'ignorent pas qu'il est impossible de traduire
tout.
   Au surplus, il ne paraît pas qu'on doive franchir le Rubicon et donner
suite à ce décret malencontreux. Que les études, chez nous, soient trop
longues et n'offrent pas assez de résultai pour tant d'années que l'on y consa-
cre, cela se peut ; mais le remède qu'on veut apporter à cet état de choses,
est impuissant, et tous les hommes d'expérience et de talent le repousseront
énergiquement comme a fait M. Bonnet.                        F.-Z. C.