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                       JEAN-CHARLES GRÉGOBJ.                           471
 livré Charles Gregorj, dans l'intérêt de son œuvre chérie. L'in-
 troduction de cet important ouvrage est la plus belle et la plus
 savante exposition que l'on puisse faire de l'organisation civile
et criminelle du moyen-âge chez les peuples marqués du sceau
de la civilisation romaine et des institutions féodales des Lon-
gobards. Cette introduction, qui offre aux historiens, aux juris-
consultes et aux archéologues une mine inépuisable de notions
exactes et complètes, quoique sommaires, a été traduite pour la
Revue étrangère et française, de législation, de jurisprudence
et d'économie politique, par M. J. A. Garnier-Dubourgneuf (1).
    Voilà les jalons que le futur historien de la Corse jetait sur sa
route ! Voilà le trop plein de ses trésors d'érudition longuement
amassés ! Joignons-y une Histoire du commerce des peuples
maritimes, encore manuscrite, objet de la prédilection de son
auteur, à laquelle il ajoutait sans cesse de nouvelles et intéres-
santes pages. Aussi, en présence de ces richesses qui l'acca-
blaient , de ces archives immenses, si consciencieusement dé-
pouillées et dont chaque pièce avait sa valeur, Charles Grégorj,
qui d'abord avait annoncé l'apparition de son Histoire de la
Corse pour l'année 1833 (2), écrivait-il dix ans plus tard, dans
son introduction aux Statuti : Quando Dio volente, darô in luce
la mia storia di Corsica ! En nous rappelant cette parole, pen-
dant les terribles phases de sa longue maladie, combien de fois
n'avons-nous pas été frappé de'tout ce qu'elle renfermait d'a-
mertume, de dévoûment et de résignation, sous une teinte dou-
teuse d'espérance? Dieu ne l'a pas voulu ! et le sacrifice d'une
gloire légitime, acquise au prix de-tant de veilles, qu'il a im-
posé à cette noble intelligence a dû être plus douloureux et
plus méritoire que celui de la vie.
  L'Histoire de la Corse reste inachevée. Le premier volume
seul était prêt pour l'impression ; le second aurait pu l'être
bientôt : les matériaux en sont rassemblés et classés en grande

   (1) Tome X,aimée 1845. Elle a paru aussi eu un petit volume in-8 ; Paris
1844, imprimerie de Faiu elTliunut.
  (2) Annonce précédant la préface de la nouvelle édition de Filippini..