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                       COLONNE DE G0SSY.                        439
 où l'architecture romaine avait perdu sa belle simplicité. C'est
ce que sa description doit mettre en évidence.
   Sur une base à deux marches s'élève un soubassement octo-
gone , formé par quatre pans étroits et saillants, et par quatre
faces larges et concaves , le tout surmonté d'une corniche et
d'une plinthe. Ce soubassement, à huit faces compliquées, est
d'une hauteur de deux mètres trente centimètres, la base non
comprise ; il porte un piédestal également octogone, équilatéral,
d'un mètre vingt-deux centimètres. Sur les huit faces de ce
piédestal sont sculptées des niches peu profondes, chaque niche
contenant une figure debout en demi-relief. Il est remarquable
que ces niches ont un couronnement alternativement cintré et
anguleux.
   Quelques auteulrs ont négligé celte observation importante ;
d'autres l'ont constatée, entre autres Pasumot. M. l'architecte
Saintpôre, chargé de la restauration de la colonne en 1825,
mentionne, dans son rapport au préfet, ce couronnement alter-
natif de lignes courbes et brisées. Au surplus , cette particula-
rité est facile à vérifier , puisque le monument n'est pas corrodé
au point de ne pouvoir reconnaître ses lignes. Je dois ajouter
que j'ai fait moi-même cette vérification d'une double impor-
tance, en ce qu'elle est un indice de l'époque artistique et qu'elle
sert à désigner le véritable chapiteau conteslé par quelques-uns.
   Cette décoration , en effet, qui consiste à couronner les ou-
vertures et les niches d'un édifice, ou les compartiments d'un
bas-relief par l'emploi alternatif de l'attiquc grec et de l'arc ro-
main , appartient à la période artistique, postérieure aux Anto-
nins. Mais ce mélange alternatif, exécuté dans le goût du pié-
destal octogone de Cussy , doit être., évidemment, reporté au
III? o u i\re siècle, surtout avec ses arabesques. J'en trouve la.
preuve dans, les planches du voyage archéologique de Miîlin où
l'on voit deux sarcophages, dont les sculptures en demi relief ont
absolument les mômes dispositions, le même style, la même dé-
coration que le piédestal de Cussy. t a similitude est saisissante à
la-première vue. Comme à Cussy, les ligures sont debout dans
les niches, avec celte seule différence qu'au lieu de représenter