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410                 PETITE CHRONIQUE LYONNV1SE.
 1734. D'après un ouvrage du P. Colonia, écrit en cette occasion,
ce jubilé reviendra deux fois jusqu'à l'an 3000; le premier sera
en 1886.
   En 1451, le Chapitre s'adressa au pape pour avoir l'indul-
gence de ce jubilé. Le pape ne voulut point s'expliquer à ce su-
jet. Depuis, la cour de Home a souffert et permis tacitement que
ce jubilé se publia à Lyon. Le Chapitre prétend que les titres
concernant cette indulgence sont restés à Rome.
   L'archevêque fait lui-même les frais de cette mission et donne,
 aux Pères Jésuites, une somme de six mille livres, pour le voyage,
le séjour et le retour de trente de leurs missionnaires. La dépense
 du Chapitre pourra aller, dit-on, à huit ou neuf mille livres.
   11 y quatre ou cinq conférences par jour dans chaque église.
 Dans quelques-unes, on fait une mission particulière, unique-
 ment pour les domestiques, laquais, cochers, cuisiniers, por-
 teurs de chaise et autres ; les femmes et filles n'y sont pas
 reçues.
    18 juin. — Le prévost des marchands a rendu une ordonnance
 sur l'ordre à observer pendant le jubilé (1). En voici la teneur :
   Qelque confiance que nous devions prendre dans la sagesse et la bonne
conduite des habitants de celte ville, après les preuves qu'ils viennent de
nous en donner, parle zèle religieux qu'ils ont montré dans tous les exerci-
ces de la mission, nous avons jugé devoir prendra quelques précautions pour
la sûreté et la tranquillité publique , qui pourrait être troublée par un trop
grand concours pendant le temps du jubilé.
   Après avoir assuré aux pauvres et mendiants de la ville les aumônes qu'un
grand nombre d'étrangers espéraient se partager entre eux, il ne nous reste
qu'à éviter, autant qu'il sera possible , l'entrée des personnes suspectes , et
à établir un ordre de précautions qui puisse prévenir les moindres désordres.
   Nous avons lieu d'espérer que les citoyens se prêteront, chacun dans leur
état, à nos intentions , pour éviter la confusion , source ordinaire des grands
accidents.
   Nous ordonnons aux commis, à l'ouverture des ponts, de n'y laisser entrer
aucuns étrangers ni forains sans leur donner des billets pour loger, et d'en tenir


  (1) On n'a pu retrouver l'imprimé de cette ordonnance curieuse par ses
détails.