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348 BU CHANGEMENT DE NOMS Hélas ! quand on est sur une voie en pente, il est bien diffi- cile de s'arrêter. Commune-Affranchie avait repris son nom de Lyon. Elle redevenait la cité antique, la reine des Gaules, la colonie de Plancus, la ville des martyrs, elle avait repris son auréole de gloire ; la campagne crut aussi devoir faire une concession aux idées anciennes, elle autorisa les communes à reprendre leurs noms d'autrefois, en élaguant cependant de ces appellations toutes les additions tirées de la superstition ou de la féodalité. La recommandation ne fut guère écoutée, les plus fiers républicains auraient eu de la peine à dire qu'ils venaient d'acheter un fusil d'Etienne ou qu'ils avaient vu les débris des tombeaux de Denis. Voici comment les administrateurs du district de la campagne firent leur premier pas rétrograde vers le passé: LES ADMINISTRATEURS DU DISTRICT DE LA CAMPAGNE DE LYON, SÉANT A G E N I S - L A V A L , Vu l'arrêté du Conseil-général de l'Administration, du 26 ger- minal, qui change les noms des communes de ce District ; Le tableau des nouvelles dénominations résultant du susdit Arrêté ; • • Le Décret de la Convention Nationale, du 20 pluviôse, qui statue « Que les honneurs du Panthéon ne pourront être décer- « nés à un citoyen que dix ans après sa mort, et que tout .« décret dont les dispositions sont contraires est rapporté; », Les loix relatives au culte, qui défendent tout signe public, quel qu'il puisse être, d'un culte quelconque,- Les loix relatives à la féodalité, qui prescrivent d'en faire dis- parottre tous les signes ; Considérant que ce ne sont point les Communes qui se sont don- nées les nouveaux noms fixés par l'Arrêté du 26 germinal,' mais que l'Administration les trouvant trop négligentes à changer leurs dénominations, crut de son devoir de leur en donner de nouvelles; Que, par une suite de l'esprit du moment, elle attribua à la plupart les noms, soit des citoyens dont les honneurs contestés ont été suspendus par la loi du 20 pluviôse, soit de quelques