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                  DE QUELQUES RUES DE LYON.                    335
Commune-Affranchie, elle ne réveillera plus aucun de nos si
chers souvenirs.
   La Révolution avait doté notre calendrier de mois aux ap-
pellations harmonieuses et sonores. Floréal était le mois des
fleurs, messidor le mois des moissons. Nivôse, pluviôse, ven-
tôse nous rappellent l'hiver, et leur nom seul nous fait grelotter.
Que représentent pour nous mars et février? On l'a dit, sep-
tembre est le neuvième mois, décembre est le douzième. « Par
un heureux concours de la natu .'e, dit un écrivain démocrate,
mort à Lyon depuis peu, le premier jour de la République fran-
çaise se trouve être le premier jour de l'automne, de cette saison
plantureuse, où la terre, fécondée par le travail et par les in-
fluences atmosphériques, prodigue ses dons et récompense
l'homme laborieux de ses soins et de ses travaux. Ce concours
de circonstances imprime un caractère de grandeur à ce glorieux
anniversaire qui fut célébré avec enthousiasme par nos pères
pendant l'espace de plus de dix années. La population entière
des 40,000 communes de la République saluait avec amour et
reconnaissance cette fête nationale qui lui rappelait l'origine de
cette ère nouvelle dont les développements ont fait de notre belle
patrie l'objet de l'admiration et de l'envie de toutes les nations
de l'univers, qui rivalisent entre elles pour adapter à leurs mœurs
nos lois et nos institutions ; il n'est pas jusqu'à la cour de Rome,
type incarné de la servitude, de l'intolérance et de l'immobilité,
qui ne soit forcée de rendre hommage à nos principes républi-
cains en les adoptant pour la plupart. »
   Et cependant on a été obligé de délaisser les poétiques et ra-
tionnelles appellations du calendrier nouveau, pour revenir à
 ces vieux noms de janvier, de juillet, de septembre auxquels nos
 esprits étaient habitués.
   Ces réflexions nous sont venues en parcourant les arrêtés des
 Représentants envoyés à Commune-Affranchie pour y assurer
 le bonheur du peuple. Par leurs soins, Saint-Élienne devint
 Commune d'armes et Armeville, il n'y eut plus dès-lors de Sté-
 phanois. Saint-Symphorien-Ie-Château répudia le souvenir des
 hommes illustres qui l'avaient habité et devint Chausse-Armée.