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                      BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                              307
qui était si peu maître de lui. On aimera à suivre, dans cette
piquante narration, tous les efforts de ce pauvre avocat Bovier
et de toute sa famille pour plaire à leur hôte illustre, à cet
orgueilleux réformateur qui ne voulut jamais se réformer lui-
môme ; qui passa toute sa vie à se chercher des ennemis pour
se donner le droit d'être l'ennemi de tout le monde, et qui,
pour s'éviter le fardeau d'une importune reconnaissance, s'in-
géniait à vous supposer des torts pour être ingrat tout à son
aise. Nous reviendrons sur cet ouvrage que nous ne faisons
qu'annoncer aujourd'hui.
  M. Ducoinnous promet un second volume dont Charles Fourier
sera le héros.                            J.ÉON BOIÃEL.


DES LIBERTÉS DE LA BOURGOGNE, D'APRÈS LES JETONS DE SES
                          ÉTATS, par Ci. ROSSIGNOL.


   La Bévue du Lyonnais, tout en représentant plus particulièrement la grande
nationalité historique et littéraire à laquelle elle s'est consacrée, doit parfois
jeter un regard hors de ses limites naturelles. — Le Lyonnais est un vieil allié
du peuple bourguignon.
   M. Rossignol est, sans contredit, l'un des hommes les plus crudils et les
plus laborieux de la Bourgogne. Placée à la tôle des archives générales
de l'ancienne Bourgogne, il n'est pas spectateur muet de la mine sans y pui-
ser à pleines mains le minerai. — J'ai entendu, dernièrement à l'Aca-
démie de Dijon, une lecture de cet auteur qui témoigne de la persévé-
rance de ses études sur l'histoire bourguignonne, sur les monuments inconnus
ou oubliés de l'indépendance et de la gloire des Bourguignons, soit sous l'ère
ducale, soit dans la période monarchique. Il prépare sur ce riche sujet nu
travail immense, d'autant plus sérieux qu'il sera toujours basé sur les docu-
ments authentiques, que des recherches pénibles mais suivies, dans nos archi-
ves, mettent à sa'disposition. La Bourgogne n'a plus, sans doute, celle pléiade
de grands hommes qui, dans les deux derniers siècles, ont porté son nom
aux confins du monde civilisé ; mais c'est toujours la mère généreuse de gé-
néreux enfants ; mais le culte de ses souvenirs "n'est point délaissé, cl, au
milieu de nos discordes civiles, elle inspire toujours de consciencieux travaux.
    Il fui un lemps où sa gloire militaire éclipsait celle de la France, où sa
cour avait plus d'éclat que celle des rois de France, où sa puissance politique
e
  ifaçai( la leur. Au XVîI9 siècle, le parlement de Bourgogne a été plus illustre