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28(5        SUR L'ENSEIGNEMENT DE LA PEINTURE.
 ne feront jamais naitre ; car , la première et grande école est la
 vocation. Ne soyons donc pas prodigues de prix et de récom-
penses pour des enfants qui, trop souvent, ne tiennent pas tout
 ce qu'ils semblent promettre ; rien n'est plus trompeur que les
dispositons aux arts. Ne nous laissons pas prendre aux appa-
 rences , surtout lorsqu'il n'y a pas un premier fond de culture
qui puisse faire fructifier le germe que nous voudrions déve-
 lopper.
   Ne serait-il pas opportun de supprimer une partie de ces cou-
ronnes et de ces médailles, qui ne servent qu'à exciter l'amour-
propre des élèves , et ne conviendrait-il pas aussi de donner
plus de développement à l'étude des fleurs et de l'ornementa-
tion , afin d'y appeler un plus grand nombre d'élèves ? C'est là
une des parties de renseignement le plus utile ; car le but de
noire école n'est pas de former seulement des peintres, mais de
donner, au plus grand nombre des élèves, les notions du genre
de dessin nécessaire aux différentes professions qui eu exigent
l'étude. Quant aux peintres et aux architectes , on peut leur en-
seigner quelques principes de théorie et de pratique de ces deux
arts qui, l'un et l'autre, ont besoin de profondes éludes, dont
cette école ne peut leur offrir tous les éléments. Assez de pein-
tres s'élèvent à Paris, et c'est là seulement qu'ils peuvent trou-
ver les modèles et les matériaux nécessaires à leur instruction.
Les villes de second ordre, ne pouvant posséder les mêmes res-
sources , doivent donc se restreindre au genre qui appartient
plus spécialement à chacune d'elle, et diriger l'éducation de
leurs enfants, suivant l'étendue des moyens qui se trouvent à
leur disposition. La ville de Lyon donc, après avoir dirigé l'en-
seignement de son école vers l'étude des fleurs et de l'ornementa-
tation, pourrait y joindre celle du paysage , pour laquelle sa po-
sition pittoresque offre toutes les ressources nécessaires. Bor-
deaux et Marseille formeraient des peintres de marine ; mais
c'est à Paris qu'il faut laisser perfectionner les peintres d'his-
toire , et si parmi vos élèves il s'en trouve d'assez bien organi-
sés pour s'adonner à cette étude, leur professeur saura bien
distinguer et diriger leurs dispositions dans la route qui leur