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         SUR LA VIE ET LES OEUVRES DU P. DES BILLONS.          189
  supériorité décidée sur ses compagnons.il leur servait d'exem-
  ple par son application au travail, et plus encore par sa
  piété et la pureté de ses mœurs. Quoique jeune, il se trou-
  vait déjà dégoûté du monde ; son inclination se portait à la
  retraite. Lorsqu'il eut achevé sa rhétorique, il demanda, avec
  l'agrément de ses parents, à être admis dans la Compagnie de
 Jésus, et on l'y reçut d'une voix unanime, avec d'autant plus
 de plaisir qu'il avait fait concevoir de lui les plus belles es-
 pérances. Il n'avait que seize ans, lorsqu'il y entra (1727).
 La vie qu'il avait menée jusqu'alors, était une préparation à
 ceile qu'il devait mener dans la suite. Il lui en coûta peu de
 s'accoutumer au recueillement, au silence, à la prière, à la mé-
 ditation. Il se livra avec ferveur à tous les exercices du novi-
 ciat, et employa les deux années qu'il y passa, à acquérir
 les vertus religieuses que l'âge ne fit qu'augmenter en lui.
 11 y puisa ce tendre et sincère attachement qu'il conserva toute
 sa vie pour sa Compagnie, et qui le rendit toujours très sen-
 sible aux prospérités et aux disgrâces qu'elle pouvait éprou-
 ver. Il se trouva dans la suite des personnes qui crurent voir
 de l'excès à cette affection, parce qu'il aimait à entendre et
 que lui-même parlait avec complaisance des Jésuites qui s'étaient
 distingués par leurs talents. Mais on aurait mieux jugé le P.
 des Billons, si on avait vu les notes critiques qu'il laissa
 sur les écrivains modernes ; on y aurait vu qu'il ne faisait pas
plus grâce à ses confrères qu'aux étrangers, et que, juste
 appréciateur du mérite, il louait ou blâmait également dans
les uns et dans les autres ce qui lui paraissait louable ou
repréhensible.
     Après les deux années de noviciat, le P. des Billons fit son
cours de philosophie, et, à l'âge de vingt ans, il fut chargé de
l'enseignement de la jeunesse. Le P. des Billons connut toute
l'importance de cet emploi, et se fit un devoir de s'en ac-
quitter avec tout le zèle et l'exactitude que le public avait droit
d'attendre. Il ne négligea rien de ce qui pouvait contribuera
former Le cœur et l'efprit de ses élèves. Il travailla avec une
ardeur infatigable à s'instruire lui-même, et se livra tout entier