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CSEÔNièuË ABTlSTlètiË. 159 au spectacle avec l'intention formelle de ne pas se laisser attendrir par lés infortunes d'une de ces dames auxquelles on accorde d'habitude plus d'amour que d'eslime, et le troisième acte n'est pas fini que déjà l'épidémie des larmes vous a gagné. Le succès de l'ouvrage est dû surtout à M me Paul-Ernest et à M. lîondois qui ne sont nulle part mieux placés que dans ce drame. Nous doutons qu'à Paris M lnc Doche rende le personnage de Marguerite Gauthier avec le naturel et la vérité qu'y met Mme Taul-Ernest. Elle sauve par la décence ce qu'il y a de risqué dans certaines situations, et chez elle le pa- thétisme n'a rien d'échevelé. Sûre d'elle-même, elle a marché avec bonheur et sans faux pas sur le bord de cet abîme qui s'appelle le mélodrame. Qu'elle en soit louée ! — L'église de Saint-George vient de s'enrichir d'une statue de la Vierge que nous avions remarquée déjà à la dsrnièrc Exposition des Amis-des-Arts. Elle est l'œuvre de M. Penier qui débute dans la carrière de l'art comme d'autres finissent. Nous louons dans celte statue la simplicité de l'ensemble et la chaste expression de la figure de la Vierge, le fini des extrémités et la beauté des draperies. Cet ouvrage nous fait présager un bel avenir à son jeune auteur. — M. Charles Michel, dont nos jeunes artistes connaissent le cœur et le d é - vouement à l'art, et à la générosité duquel la galerie lyonnaise de notre musée est redevable de plusieurs tableaux de mérite de nos peintres morts ou vivants, vient de lui donner encore un remarquable paysage de M. Hector Allemand. A ce propos, nous allons ûimmerer les différentes œuvres dont M. Charles Michel a fait présent à notre ville. De tels exemples, mis en relief comme ils le méritent, ne sont jamais sans influence dans l'intérêt de la cité. Grâce à celte généreuse intervention, la galerie lyonnaise voit se combler les vides qui existaient parmi nos peintres des derniers siècles. Voici quels sont les tableaux, que Lyon doit à M. Charles Michel : I. Un petit Jacques Stella, de ceux que l'on nomme un aprà s-dlner, par rapport au peu de temps qu'y mettait le peintre. H. Un portrait de Grobon peint par lui-même pour Tiourn, peintre de fleurs lyonnais. III. Un Bellay, représentant un relais de carriole. IV. Un intérieur d'écurie de la TSted'Or, par Duclaux. V. Un bouquet d'arbres avec mare sur !e premier plan, par Hector Allemand, VI. Un Pillcment. VII. Un Hennequin : Saùl, la Pytlwnisse et l'ombre de Samuel. Ce tableau qui n'est ni meilleur ni pire que tous ceux de cet artiste, en offre les qualités et