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tffoètt» contemporaine. A. BRISEUX. Primel et Nota (1). — Marie. — Les Bretons.— Les Ternaires. Parmi les poètes de ce temps qui resteront, M. Brizeux aura sa place à part et bien marquée. C'est un talent qui ne relève que de lui-même ; il ne marche à la suite de personne, et il de- meure seul et maître dans le genre qu'il s'est approprié. Gomme poète rtistique, nul n'a essayé de le suivre dans sa voie de simplicité franche, de couleur naïve et sans détails romanes- ques; comme Breton, après la multitude d'écrits eu vers et en prose sur cette riche terre de l'Armorique dont Marie a donné le signal, M. Brizeux est encore dans son originalité et par excellence le poète de la Bretagne. Il a recueilli et arrêté dans ses tableaux, ou plutôt dans ses bas-reliefs gravés d'un trait pur, net, incisif, tout ce qui est du domaine de l'art dans les mœurs et les traditions bretonnes, tout ce que la poésie peut conserver ; ce qu'il a négligé et laissé à des plumes moins essentiellement poétiques que la sienne, ce n'est plus que l'archéologie ou le roman. Ces élégies charmantes qui forment le volume de Marie, pu- blié il y a vingt ans et maintes fois réimprimé, sont dans toutes les mémoires. C'est un de ces livres heureux qui ont eu le privi- lège réservé seulement à deux ou trois maîtres, de franchir le cercle des poètes et des gens de lettres pour obtenir la douce {0 Paris, chez Garnier frères, libraires, 10, rue Richelieu ; a i 5 Palais- National. i852.