page suivante »
DU COMMUNISME. 467 ques, le jonchent de phrases sentimentales, s'allendrissant et larmoyant sur la misère des classes pauvres, s'indignant du scandale des fortunes colossales, de l'égoïsme étroit des for- tunes médiocres et n'ayant de sympathie que pour ceux qui n'ont rien, quelle que puisse être d'ailleurs la cause de leur pauvreté ! Courtisans de toutes les mauvaises passions ils en préparent l'émancipation et l'avènement, seules bases sur lesquelles pourrait s'édifier leur système. C'est aux classes in- digentes qu'ils s'adressent, car elles manquenld'éducation pour voir les embûches qu'on tend à leur moralité et ne pensent point qu'on veuille les faire passer par le crime pour les ti- rer de leur triste position. Quant à celle foule malheureuse- ment si nombreuse de gens avilis par le vice, abrutis par leurs excès, il est facile de leur persuader tout ce qui flatte leurs désirs et favorise leurs turpitudes; ils sont convaincus par avance et sans frais de la convenance de toute doctrine qui les metlrait à môme de satisfaire, même momentanément, leurs penchants éhonlés. Certaines phrases bannales et sonores sont sans cesse dans la bouche de ceux qui n'osant avouer franchement leur pen- chant au Communisme ne peuvent, néanmoins, s'empêcher de témoigner leur sympathie pour lui. A la tête de ces locu- tions à effet je placerai celle-ci ; Y exploitation de V homme par Vhomme ; quelle horreur exclament-ils ! ! quelle indi- gnité !!! Mais, Messieurs, qu'entendez-vous par ces paroles? sinon la nécessité où se trouve chacun de mettre son indus- trie ou son intelligence au service d'autrui ? et alors où est l'abomination? car tout le monde est exploité par tout le monde ; quel est celui de nous placé hors de celle chaîne sociale qui ne le lie point aux autres par son travail physique ou intellectuel ? Quel est l'homme complètement indépen- dant qui flotte isolé et libre au milieu des mille devoirs et des mille nécessités de la vie ? Croyez-vous que le chef d'atelier