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* 448 LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS. passager n'ayant pas permis au duc de remplir sa mission, ce fut M. Collin de Sussy qui se présenta de sa part à l'as- semblée des députés réunis, le 30, dans la salle ordinaire de leurs délibérations. Mais le nom du duc d'Orléans avait été sérieusement prononcé dans celte réunion, et M. Hyde de Neuville avail fail décider qu'une commission de cinq de ses membres s'adjoindrait à un nombre égal de pairs pour pro- poser les mesures les plus convenable aux circonstances. La communication de M. de Sussy fut froidement accueillie, ei la réprobation à peu près unanime qu'elle excita à l'Hôtel- de—Ville, quelques heures après, consomma la chute du trône de Charles X, et laissa le champ libre aux partisans du duc d'Orléans. Ce fut un des plus habiles et des plus dévoués d'entre eux, le général Sébasliani, qui rendit compte à la Chambre, réu- nie au nombre de quarante membres, de la conférence qui venait d'avoir lieu par suite de sa dernière résolution. 11 avait été reconnu qu'une prompte convocation des Chambres élait la mesure la plus propre à assurer la paix et la liber- té ; mais « celte réunion ne pouvant s'opérer avec le chef que les derniers événements avaient placé dans une position si fâcheuse, » la commission proposait à la Chambre d'inviter le duc d'Orléans à se rendre à Paris pour y exercer les fonc- tions de lieutenant-général du royaume. Cette invitation, qui fut votée à la presqu'unanimité , impliquait naturellement l'appel de Louis-Philippe au trône; cependant M. Villemain ayant objecté « qu'il ne trouvait pas dans sa conscience la conviction du droit de changer la dynastie régnante,» M. Sé- basliani se hâta de répondre « que celte question élait étran- gère à l'acte qu'on venait de voter, el que la Chambre n'avait eu d'autre but que,d'arrêter le désordre el l'effusion du sang :» réserve qui témoigne assez combien les dispositions de l'assem- blée paraissaient encore incertaines.