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400 LOUIS-PHILIPPE D'OBLÉANS. il était malencontreusement entré (1). » Dumouriez répliqua le 2 mars 1813, en demandant au lord d'autoriser le prince à entrer comme simple volontaire dans le corps d'Anglais des- tiné à franchir les frontières du Béarn, ne doutant pas, disait- il, que sa présence ne fit une grande sensation dans le midi de la France et ne favorisât l'insurrection générale en faveur des Bourbons : « Le duc d'Orléans, concluait Dumouriez, est dans vos mains un instrument dont l'emploi dirigé par votre génie vous donnera des avantages incalculables. » Celle proposition ne reçut, à ce qu'il paraît, aucune suite de la part du général anglais, et Louis-Philippe parut dé- finitivement condamné à ce rôle d'expectative et de patience qui pesait si cruellement à son inquiète activité. Mais le temps approchait où la chute de l'Empire et la restauration du trône des Bourbons lui permettraient enfin de reparaître sur le sol français. Ce prince aspirait plus vive- ment que jamais à quitter la Sicile, alors en proie à d'affreuses divisions. Ces divisions étaient fomentées par le parti anglais qui, depuis le départ de la reine Caroline, régnait sans obs- tacle sur ce malheureux pays, et Louis-Philippe avait essayé vainement d'y mettre ua terme par la sagesse de ses conseils et l'emploi d'une popularité justement acquise. On peut ju- ger de l'ardeur de ses vœux par ce fragment d'une lettre qu'il écrivait à Louis XVIII, dans sa retraite d'Harlwell, au mois de février 1814, à ce moment où tout semblait se pré- parer pour un changement décisif : « Que ce qui se passe maintenant, y disait-il, est admirable ! que je suis heureux du succès de la coalition ! Il est temps qu'on achève la ruine de la révolution et des révolutionnaires ! Mon vif re- gret esl que le roi ne m'ait pas autorisé, selon mon désir, d'aller demander du service aux souverains ; je voudrais, en ;i) Lettre du 13 février i 8 i 3 .