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348 BULLETIN MONUMENTAL ET LITURGIQUE j'avance. Les travaux exécutés récemment sur le quai de la Révolution , sous la direction d'un ingénieur , déposent en- core en faveur de ce jugement. Par suite de cette préoccupation obstinée de lignes droites qui se tracent facilement sur le papier, on nous a donné là des lignes brisées, pénibles à l'œil, au lieu de suivre la douce flexion , les harmonieuses sinuosités de la rivière , les contours si nettement indiqués par la Saône et les limpides horizons qui l'ombragent. 11 fallait du pittoresque, on a fait des figures mathématiques. IX. RUE CENTRALE. Jamais, certainement, on n'a plus remué la pierre à Lyon que dans la campagne 1847-48. La rue Centrale que j'ai vu , les larmes aux yeux, conspirer contre l'antique rue Mercière, aux symboliques enseignes, aux vieilles maisons historiques, via mercatoria, la rue des imprimeurs, des libraires et des bibliophiles lyonnais des trois derniers siècles, la rue Centrale est à peu prés achevée. Chaque maison de celte grande voie de circulation lyonnaise est belle d'exécution ; toute cette rue respire un air de magnificence et de pompe ; mais elle offre un grand défaut, elle est beaucoup trop étroite. On ne peut rien faire de grand à Lyon, sans laisser passer le bout de l'oreille, c'est-à -dire sans lésiner sur quelque point. — J'ai eu beau m'élever contre l'ignoble mansarde et le toit vertical qui lui sert de façade, la cupidité des propriétaires, d'accord avec le mauvais goût de certains architectes, résiste avec une obstination coupable au poinl de vue de l'art. Parmi les