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334                  BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE;
Exemple : la Trinité nous est révélée en ces termes : un seul Dieu en trois
personnes, ou autrement, en Dieu il y a une seule nature et trois personnes.
Qu'est-ce qui rend celte notion obscure ? C'est qu'on ne sait pas exacte-
ment ce qui constitue une nature; et ce qui détermine une personnalité, Donc
pour rendre cette haute notion claire et intelligible, par un moyen direct, il
faut définir avec exactitude ces deux termes : nature et personnalité, c'est
ce que je me suis efforcé de faire.
   Si l'on ne veut pas étudier la notion en elle-même, il ne reste plus qu'un
moyen indirect, c'est de rendre cette formule abstraite du mystère plus ac-
cessible à notre conception, par des analogies tirées des créatures, c'est ce
que font les catéchistes qui enseignent les petits enfants, c'est ce qu'on fait
lés Saints Pères, c'est ce que tout le monde fait, c'est ce que j'ai fait abon-
damment, car la très-grande partie de mon ouvrage roule sur des analogies.
   En tirer les conséquences applicables ù la conduite des hommes. Encore une
fois, M. Ott, qu'ai-je donc fait, sinon ce que vous dites? Après avoir tiré au-
 tant que je l'ai pu la lumière de ces hautes notions, ne me suis-je pas servi
de celte lumière pour éclairer l'usage que l'homme doit faire de chacune
 de ses facultés ; pour lui montrer le sens exact des sacrements de l'Église ;
éclaircir la question du bien et du mal ; faire briller la beauté et l'utilité
des vertus théologales et cardinales ; exposer les funestes effets psychologiques
et moraux des sept péchés capitaux ? Qu'y a-t-il de pratique et d'applicable
 à la conduite des hommes, si tout cela ne l'est pas ?
   M. Oit termine ainsi son compte-rendu : « En second lieu, nous croyons ce
principe faux, parce que confondre l'idée de Dieu avec celle de l'être, el
considérer l'être comme une unité renfermant en elle toutes les réalités,
c'est nier la notion véritable de l'être, qui n'est que celle de l'existence ;
c'est supposer que les êtres contingents ne sont pas réellement ; c'est sou-
mettre Dieu à un développement nécessaire ; c'est conclure définitivement
au panthéisme. L'auteur n'a pas poussé jusqu'à cette dernière conséquence
la rigueur logique de son système ; cependant elle était contenue dans
les prémisses, et les distinctions par lesquelles il pense y échapper ne sont
pas de nature à convaincre personne. »
  Il serait très long de répondre complètement à ce passage, et je ne puis
abuser de l'hospitalité qu'on a eu l'obligeance de me donner dans cette
Revue, je dois donc me contenter de quelques mois.
   Confondre l'idée de Dieu avec celle de l'être. Certainement l'idée de l'être
est renfermée dans celle de Dieu, car Dieu lui-même s'est défini. Ego sum
quisum, je suis celui qui est, autrement je suis l'être; mais où avez-vous
vu que je confondisse ces deux idées? Tout au contraire, je m'applique