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 176            DE L'CSAGK DES EAUX THERMALES
     Dans les âges anciens de la Grèce, Homère décrit les sources
   du Scamandre : l'une chaude, exhalant une fumée comparable à
  celle d'un feu ardent; l'autre, aussi froide que la grêle, la neige
  ou l'eau durcie par la gelée. A une époque ancienne aussi, mais
  indéterminée, la connaissance de ce phénomène naturel nous est
  révélée chez les Hellènes, par le nom de ce défilé des montagnes
  thessaliennessurlequelledévouement des hérosdeSparte répandit
  tant de gloire : les Thermopyles le devaient à une source chaude
  qui coulait en ce lieu. Dans la suite, des sources de même na-
  ture sont mentionnées par les écrivains grecs, et quelquefois
  aussi leurs vertus médicales. Hippocrate désapprouve comme
  boisson certaines eaux métalliques ou minérales. Aristote pose
  diverses questions générales sur ce sujet ; et ailleurs il indique,
  à Scotussa, en Thessalie, une source qui guérissait les blessures.
 Enfin Pindare lui-même, chantant un vainqueur sicilien, a célébré
 les eaux thermales d'Himera.
    Les Romains dépassèrent de beaucoup les Grecs dans la con-
 naissance et l'usage des sources médicinales. Parmi leurs écrivains,
 Sénèque et Vitruve en ont traité avec quelque détail ; mais Pline
 est celui qui s'en est occupé de la manière la plus suivie et la
 plus étendue ; car il leur a consacré presque tout le livre xxxi de
 son ouvrage. Il faut que j'en donne ici une sorte d'analyse, avant
 de passer à quelques particularités plus intéressantes, que j'em-
 prunterai soit à lui, soit à beaucoup d'autres écrivains de l'épo-
 que romaine.
    Pline reconnaît une grande variété d'eaux minérales, sans em-
 ployer, on le pense bien, les nomenclatures de la science mo-
 derne. 11 en distingue de froides, de tiédes , de chaudes à di-
 vers degrés ; de sulfureuses, d'alumineuses, de salines, de ni-
treuses, de bitumineuses, d'acidulés, de ferrugineuses, de
gazeuses etc ; d'autres où se combinent ces divers éléments. Quant
à leurs vertus, médicales ou autres, on le trouve plus varié en-
core ; mais on a lieu de sourire plus d'une fois de la crédule bon-
hommie avec laquelle il raconte certains effets merveilleux, dont
je ne parlerai pas. Il indique des eaux purgatives ou dépuratives,
de stomachiques, de fortifiantes; d'autres efficaces dans les cas