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 ment des lignes, de la fermeté dans le modelé des terrains décèlent
 chez cet artiste une grande organistion, soutenue par des études per-
 sévérantes. Il ne faudrait pourtant pas le juger par la toile qu'il
 nous a envoyée : l'aspect de son paysage est d'une tristesse qui
 contraste avec la nature calme et riche du site ; la couleur des
 terrains est d'un gris moitié rouge moitié ardoise dont l'unifor-
 mité fatigue l'œil.
    On trouve dans la vue de Néris les-Bains, de M. Léon Fleury,
 plusieurs des qualités désirables chez un paysagiste. Conçu dans un
 sentiment naïf, ce paysage se compose de petites maisons bien sim-
 ples, de quelques arbres de jardins, point ambitieux deformes,et de
 mouvements de terrain où l'on désirerait plus de style. Le coloris est
 vigoureux et vrai, le faire large, les fonds et le ciel sont d'une
 légèreté admirable, et l'air circule partout avec liberté.
    Les paysages de M. Coignet plairont, peut-être, davantage par
la coquetterie de leur arrangement et leur grande finesse de ton et
 de touche, mais ils sont plus séduisants que vrais.
    La vue d'Albano, de M. Lapito, est une petite toile adroite-
ment peinte, mais d'une couleur cendrée et d'un faire dont la mono-
tonie devient insupportable.
    M. Mercey fait toujours du paysage de convention quant à la cou-
leur, mais ses motifs sont toujours si bien choisis, son ciel est tou-
jours si fin, son pinceau si spirituel, qu'on n'a plus le courage de le
critiquer.
    L'endroit en apparence le plus usé par la peinture, est celui que
M. Robert a choisi pour motif de son tableau ; il a bien rendu l'as-
pect des landes rocailleuses de Fontainebleau ; ses troncs d'arbres
sont d'un beau dessin et d'une belle couleur.
    11 est fâcheux que l'uniformité outrée de son exécution lui enlève
presque tous ses avantages ; ce défaut est encore plus sensible dans
son petit paysage qui cherche plutôt Ruysdaël que la vérité.
    M. Hostein a exposé plusieurs tableaux dont les motifs sont pres-
que tous empruntés à nos environs, mais dont aucun ne rend le vé-
ritable aspect ; ce n'est point notre ciel parfois aussi beau que celui
de la Provence, ce [n'est point non plus le caractère de notre végé-
 tation; toutes les touches de son feuillé,peint dans la pâte, arrêtent la