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487 sommet de laquelle l'ennemi du genre humain transporta Notre Seigneur, et lui montra du doigt les royaumes de l'univers ! Une fois descendu de cette tour, le moyen d'entrer dans la modeste chapelle ? Vous auriez peur de vous briser le crâne contre ces frêles arceaux gothiques. Le moyen de vous agenouiller aux pieds de la Vierge, mère du pauvre, vous qui venez de voir, à vos pieds, la plus belle partie de la France, escortée de ses plus beauxfleuves,encadrée dans ses plus hautes montagnes ! Aussi, à dater du jour où cette tour malencontreuse fut construite, il n'y a plus de chapelle de Fourvières. La sainte Vierge a été vaincue par le spéculateur son voisin, la tour massive a écrasé le clocher, le curieux a remplacé le croyant. En vain l'église a voulu se défendre contre cette pierre envahissante ; la pierre est restée immobile. Le temps n'est plus où la foi soulevait même les montagnes. Un instant, à l'époque où les métiers, ces cœurs de la ville, ne battaient plus à Lyon, le génie militaire a été sur le point de mettre d'accord la chapelle et la tour du spéculateur : on voulait raser à la fois le temple et la boutique du marchand. Sur cet emplacement emporté d'assaut se fût élevé un fort garni de canons, et destiné, comme tous les autres forts qui entourent la ville, à protéger Lyon contre le sommeil des métiers. Je ne sais pas pourquoi le génie militaire a épargné ainsi cette cha- pelle et cette tour ; c'était pour la chapelle une belle occasion pour bien mourir. Ce n'est pas que je veuille anéantir le modeste et pieux édifice en prenant ainsi sa défense contre les ignobles pierres qui se sont placées devant son soleil ; au contraire : si jamais chapelle catholique mérita nos hommages et nos respects, c'est la chapelle de Fourvières. Elle s'élève, ou plutôt elle s'élevait loin des agitations des hommes, loin de leurs passions mauvaises, loin de leurs grands intérêts, si misérables quand on les voit d'en haut. Humble chapelle ! Elle était le rendez-vous de toutes les âmes tremblantes, de toutes les espéran- ces timides ! On y venait en pèlerinage du milieu de cette ville, ou plutôt du fond de cet abîme qui s'appelle Lyon, intercéder aux pieds do Notre-Dame-des-Sept-Douleurs. C'était une tradition dans ce gouffre de spéculateurs et de marchands, que Notre-Dame de Fourviè- res n'avait rien à refuser aux âmes tendres ; et aussi de toutes part