Revue du Lyonnais » série 1 - n°7 ( 1838 ) » pp.466

                               466
ses vues. M. Duquet mit les mains artificielles en état d'at-
teindre la tête de l'officier suédois, qui pouvait déjà mettre
et ôler son chapeau. Mais M. Gunterfield ne put faire un
assez long séjour en France pour que la machine se com-
plétât , et il se résolut à une privation, à laquelle il s'était
peu à peu habitué.
   Les princes, les personnages les plus célèbres venaient
à Paris pour voir Sébastien Truchet. Pierre-le-Grand lui fit
une visite de trois heures. Le czar ne pouvait se lasser d'exa-
miner les modèles des machines inventées ou perfectionnées
par Sébastien Truchet, et dont les rouages étaient des plus
ingénieux.
   Truchet créa la machine de Marly, à l'aide de laquelle on
transportait des arbres tout entiers et sans les endommager;
de sorte que du jour au lendemain , Marly se trouvait couvert
de longues allées improvisées, et changeait d'aspect comme
par enchantement. Il inventa aussi des tableaux mouvants qni
 faisaient l'admiration de la cour de Louis XIY. Les manufac-
tures lui durent également de nombreuses et belles décou-
vertes. Il mourut à Paris le 5 février 1729.
    On a dit de Sébastien Truchet qu'il était aussi simple que
 ses machines, et l'on rendait hommage, en cela , à la dou-
ceur de son caractèae et à sa rare modestie.
                                              A. RoussiixAa.