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461 Ma jeunesse triste et glacé, Se perd en regrets superflus ; Et le deuil noircit ma pensée Où la sève ne monte plus. Misérables jouets qu'accueille Le caprice ingrat des autans, Comme tes rameaux, feuille à feuille, S'en vont les jours de mon printemps. Toute galté se fait tristesse , Quand la galté vient m'effleurer; Et de mes amis l'allégresse , Sans le vouloir, me fait pleurer ! Quelquefois, dans ma sombre veille , Se glisse un rayon incertain... Souvent mon ame se réveille Au reflet d'un bonheur lointain. Mais ce rayon , flamme idéale , N'a pas de chaleur dans ses feux; C'est une aurore boréale Sur un horizon ténébreux !... Tel, si parfois perçant encore Lesfrimats, noir manteau des airs , La clarté du soleil colore Nos bosquets mornes et déserts; Sur ton front pâle et taciturne, Son reflet glisse avec effroi, Et, comme une lampe nocturne, N'éclaire qu'un cadavre froid. Mais un jour la sève fidèle A tes rameaux remontera, Et d'une couronne nouvelle ,