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Ma jeunesse triste et glacé,
Se perd en regrets superflus ;
Et le deuil noircit ma pensée
Où la sève ne monte plus.
Misérables jouets qu'accueille
Le caprice ingrat des autans,
Comme tes rameaux, feuille à feuille,
S'en vont les jours de mon printemps.
Toute galté se fait tristesse ,
Quand la galté vient m'effleurer;
Et de mes amis l'allégresse ,
Sans le vouloir, me fait pleurer !
Quelquefois, dans ma sombre veille ,
Se glisse un rayon incertain...
Souvent mon ame se réveille
Au reflet d'un bonheur lointain.
Mais ce rayon , flamme idéale ,
N'a pas de chaleur dans ses feux;
C'est une aurore boréale
Sur un horizon ténébreux !...
Tel, si parfois perçant encore
Lesfrimats, noir manteau des airs ,
La clarté du soleil colore
Nos bosquets mornes et déserts;
Sur ton front pâle et taciturne,
Son reflet glisse avec effroi,
Et, comme une lampe nocturne,
N'éclaire qu'un cadavre froid.
Mais un jour la sève fidèle
A tes rameaux remontera,
Et d'une couronne nouvelle ,