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CLÉMENCE DE BOURGES. CHRONIQUE LYONNAISE. La coupe de mes jours s'est brisée encor pleine ; Ma vie en longs soupirs s'enfuit à chaque haleine, Ni larmes , ni regrets ne peuvent l'arrêter.,,. E t l'aîle de la mort sur l'airain qui me pleure , En sons entrecoupés frappe ma dernière heure. I. Sous le règne de François I " , le galant monarque ,1e héros de Marignan, le régénérateur des sciences, le mouvement littéraire qui se faisait ressentir dans presque toutes les villes deFrance, fut surtout sensible à Lyon. On n'avait pas encore vu dans cette dernière cité un si grand nombre de poètes, d'au- teurs ou de traducteurs, de l'un et de l'autre sexe. — D'abord Clément Marot y séjournait et autour de lui gravitait une foule de jeunes hommes, hardis poètes, gentils débauchés, gra- cieux libertins, dignes émules du maître en toutes ces choses. Puis florissaient cinq à six illustres femmes lyonnaises, parmi lesquelles on distinguait Perneite du Guillet, Louise Là bé, et noire héroïne, Clémence de Bourges. Cette dernière que nous allons peindre en une circonstance de sa vie , n'était, au dire