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422 richit la maison de libéralités si magnifiques, qu'il fut considéré comme son second fondateur; mais les Maures vinrent ruiner l'œuvre de saint Ennemond et d'Aldebert, et il fallut que l'infatigable Leidcade, au. VIII* siècle, conformément aux intentions de l'empereur Karl-le- Grand, procédât à la restauration radicale du monastère. « J'ai fait rebâtir, écrivait-il à Karl-le-Grand, un monas- tère de vierges dédié à Saint-Pierre, dans lequel est in- humé le saint évêque et martyr Ennemond. J'ai fait re- construire l'église et la maison depuis leurs fondements , et l'on compte aujourd'hui , dans ce couvent, trente-deux religieuses qui y vivent régulièrement. » Les richesses de l'abbaye de Saint-Pierre s'augmentèrent encore par le don qui lui fut fait en 864, P a r *e r < " Lothai- r e , d e biens immenses dans lacomté Mauriensis (1). — I ! est à remarquer que la charte de donation n e désigne Lyon que sous letitre de Bourg (2), et constate l'inhumation dans l'église du couvent de Saint-Pierre, du roi Charles, frère du donateur. Plusieurs princes et princesses se plurent à combler de leurs bienfaits cette illustre maison qui s'ho- nora de compter parmi ses abbesses et ses simples reli- O11 raconte que ie corps de saint Ennemond qui fut assassiné par les or- dres d'Ebroin, maire du palais , près de Chalon-sur-Saône , exposé dans un bateau , sur le Saône , sans rames , sans conducteur , vint à Lyon tout seul, faisant sonner les cloches sur son passage , et ne s'arrêta que lorsqu'il en fut sollicité par ses deux sœurs, Pétrouille et Lucie, religieuses de Saint-Pierre. (l)On croit que ce comté Mauriensis pourrait bien être Morancé en Beau- jolais. (2) Voici l'explication du mot. —Le gros de la ville de Lyon était encore sur les côteau\ de Fourvières et de Saint-Just et près de l'ancienne église de Saint-Etienne , la plus ancienne de la ville , située à côté de Saint-Jean. On appelait donc bourg , l'agglomération de maisons qui s'élait formée, dans la plaine, entre la Saône et le Rliône.