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404 dation n'ait alors été l'œuvre des Sarrasins q u i , dans le VIIIe siècle , s'emparèrent de Lyon, dévastèrent l'abbaye de Saint-Pierre, les monastères d'Ainay et de File-Barbe, ainsi que les églises de Saint-Nizier et de Saint-Paul. Le monument que nous voyons aujourd'hui n'a con- servé aucune trace des restaurations opérées par Leydrade. — Il se compose d'une nef d'un XIV e siècle pur, de bas- côtés de la même période, de plusieurs chapelles diverses d'âge, échelonnées suivant l'axe de la nef, de deux croi- sillons, d'un chœur qui traduit à la fois et l'époque byzan- tine et la transfusion du système chrislo-roman dans les principes de l'école architectorale du XIIIe siècle, et q u i , beaucoup moins élevé que la nef, se rallie à elle par un mur vertical, et se termine en apside. Il est orienté selon l'usage catholique, et a traversé la révolution de 1793 sans lui laisser aucun de ses membres, si ce n'est un jubé et une partie notable de son ornementation intérieure. Toutes les mutilations qu'il présente à l'œil attristé de l'artiste, au portail surtout, sont l'œuvre du trop fameux baron des Adrets, cet implacable protestant qui a assiégé et saccagé tant d'églises dans le Dauphiné et le Lyonnais. L'extérieur de l'église primatiale, Monsieur le ministre, est d'une ordonnance grave et solennelle : l'action des siècles qui ont bronzé ses murs de leur inimitable patine, ajoute encore à l'effet profondément religieux que produit la vue de ce temple. Cette basilique est flanquée de quatre tours carrées : trois sont vides, la quatrième renferme les cloches et un bourdon qui, bien que d'un volume mé- diocre , parle comme un des plus gros corps sonores du monde. La grande façade se compose de deux tours sé- parées par un pignon aigu qui ne se soutient que par son aplomb, ce qui prouve que l'édifice avait été fait dans les