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dation n'ait alors été l'œuvre des Sarrasins q u i , dans le
VIIIe siècle , s'emparèrent de Lyon, dévastèrent l'abbaye
de Saint-Pierre, les monastères d'Ainay et de File-Barbe,
ainsi que les églises de Saint-Nizier et de Saint-Paul.
   Le monument que nous voyons aujourd'hui n'a con-
servé aucune trace des restaurations opérées par Leydrade.
— Il se compose d'une nef d'un XIV e siècle pur, de bas-
côtés de la même période, de plusieurs chapelles diverses
d'âge, échelonnées suivant l'axe de la nef, de deux croi-
sillons, d'un chœur qui traduit à la fois et l'époque byzan-
tine et la transfusion du système chrislo-roman dans les
principes de l'école architectorale du XIIIe siècle, et q u i ,
beaucoup moins élevé que la nef, se rallie à elle par un
mur vertical, et se termine en apside. Il est orienté selon
l'usage catholique, et a traversé la révolution de 1793
sans lui laisser aucun de ses membres, si ce n'est un jubé
et une partie notable de son ornementation intérieure.
Toutes les mutilations qu'il présente à l'œil attristé de
l'artiste, au portail surtout, sont l'Å“uvre du trop fameux
baron des Adrets, cet implacable protestant qui a assiégé
et saccagé tant d'églises dans le Dauphiné et le Lyonnais.
   L'extérieur de l'église primatiale, Monsieur le ministre,
est d'une ordonnance grave et solennelle : l'action des
siècles qui ont bronzé ses murs de leur inimitable patine,
ajoute encore à l'effet profondément religieux que produit
la vue de ce temple. Cette basilique est flanquée de quatre
tours carrées : trois sont vides, la quatrième renferme les
cloches et un bourdon qui, bien que d'un volume mé-
diocre , parle comme un des plus gros corps sonores du
monde. La grande façade se compose de deux tours sé-
parées par un pignon aigu qui ne se soutient que par son
 aplomb, ce qui prouve que l'édifice avait été fait dans les