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400 Je ne crois pouvoir choisir une place plus honorable pour déposer le germe de ce projet, que celle où la Revue du Lyon- nais lui permet d'arriver. — Que cette pensée se mûrisse donc et vienne bientôt à éclore dans son sein ! Je propose la formation immédiate d'une commission préparatoire de fon- dateurs. Quand les statuts seront dressés et fixés, on obtien- dra sans peine de l'autorité supérieure l'assentiment néces- saire à toute assemblée qui veut se constituer. Et que l'on ne s'imagine pas que ce soit attenter le moins du monde aux droits de l'Académie royale des Sciences , Bel- les-Lettres et Arts de Lyon. Si Rouen est la cité française la plus riche en monuments de l'ère ogivale , Lyon est la plus riche aussi en édifices de l'école byzantine ; ses trésors d'art demandent qu'une commission d'hommes spéciaux, dévoués^ libres de toute entrave administrative, monte la garde au- tour d'eux.— Les précédents, en ce g e n r e , existent. Rouen renferme, à côté de son académie royale , une société p u r e - ment archéologique. A Caen, où siège la Société des Antir/uai~ res de Normandie, il y a aussi une Académie des Sciences ; à Toulouse, la Société des Anliquaires du Midi vit dans le même air que l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres de cette ville; à Poitiers, la Société des Antiquaires de l'Ouest fraternise avec la Société littéraire séant dans la même ville ; Dijon possède à la fois une Académie des Sciences, Belles- Lettres et Arts et une Commission départementale d'Anti- quités ; A Paris, enfin, on trouve la Société royale des Anti- quaires de France, qui résume toutes ses filles, posée dans le même horison qu'une foule d'autres compagnies littéraires libres ou officielles. A l'Académie de Lyon donc , ses pacifi- ques travaux ; à la Société des Anliquaires de Lyon, ses infati- gables recherches, ses pieuses explorations dans la pous- sière du passé, et ses généreux efforts pour arracher au van- dalisme toute une histoire monumentaire. Ce vœu , j'aime à l'espérer, sera compris et entendu dans une ville que vivifie un incroyable mouvement artiste^ où les études historiques sont si hautement encouragées et si reli- gieusement cultivées, où le plus splendide culte se développe si majestueux dans sa pompe , si austère dans son éclat, si antique et si digne dans sa splendeur, dans une ville qui réunit tous les éléments désirables d'individualité littéraire, qui renferme des muses pures et nobles que Paris lui envie, des harpes si retentissantes , des burins si fermes , des pin- ceaux si riches et des croyances si intelligentes. Agréez, Monsieur, etc. JOSEPH BARD, Pe la Société rojale des Anliquaires de France.