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Et le peuple naïf qui croit à son vieux prêtre,
Et le prêtre inspiré qui croit à l'Eternel?...
Sous les temples couverts de chaume,
La foi prend son plus libre essor !
La flamme veut de l'air... Pour jeter son arôme,
La myrrhe n'attend pas les cassolettes d'or.
Gloire à tes croyances antiques!
Gloire au culte de tes aïeux !
Peuple, éveillé comme eux au chant des saints cantiques,
Au chant des hymnes saints, comme eux ferme les yeux !
De l'héritage de tes pères,
Ce grand dogme est le legs sacré ;
Et de tes saints autels, palladiums prospères,
La pierre de leur tombe est le premier degré.
Des cités d'où l'homme les chasse,
Déjà partout les dieux s'en vont !
Le veau d'or, œuvre impur, est assis à leur place...
Et la vertu s'enfuit en se voilant le front !
Que tes monts soient la Thébaïde
Où se repose encore son pied ;
Que l'hospitalité sous tes huttes réside,
Quand le dédain là -bas sous les lambris s'assied !
Et ne crois pas à ces oracles,
Vils prophètes de désespoir,
Dont la voix crie au peuple: «Il n'est plus de miracles !
« L'encens ne monte plus... renversons l'encensoir! »
Leur conscience est une plaie