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378 La Société des Amis des Arts de la ville de Lyon est appelée à exercer une immense influence sur l'art provincial, et nous ne saurions trop inviter les sociétés pareilles de Dijon et Mou- lins à se réunir à elle pour frapper vîte et fort en matière de décentralisation artistique. J. B. MARIE, par A. DUPREZ..- A TRAVERS CHAMPS, par Joséphin SOULARY. M. A. Duprez vient de faire paraître une esquisse ou plutôt un conte intitulé : Marie, en deux parties et en vers. Une en- fant de village, innocente et candide, s'est laissée prendre d'une belle passion pour un jeune séducteur, empressé, prodigue de serments et inconstant, comme ils le sont tous : forte dans ses projets de vertu , mais faible dans ses résistances à l'a- mour, Marie a eu foi dans la légitimation d'une union anti- cipée ; mais ses espérances se sont évanouies avec ses ca- resses,le remords et le désespoir viennent prendre leur place dans son cœur; le parjure a fui pour toujours. Dans un de ces moments de profond abattement pour la jeune fille, la malédiction d'un vieux père s'appesantit sur elle avec sa dou- leur et l'écrase. Abandonnée de tous, n'espérant plus rien de ce monde, elle s'éloigne, emportant avec elle l'enfant qui s'agite dans son sein ; puis elle s'endort aux mêmes lieux qui furent témoins de son unique ivresse. Ce sujet n'est point neuf, mais l'auteur a trouvé moyen de le reproduire parfois avec esprit ; de charmants détails y ont été semés , et la versification , sans en être brillante, est facile , trop facile peut-être. Il me semble d'ailleurs que dans cette peinture d'un amour abusé qui se meurt solitaire, M. Duprez aurait pu trouver plus de poésie, s'il eût fait briller quelques con- solations religieuses aux yeux de la jeune fille. Marie expire sans retrouver sur ses lèvres le nom de Dieu, résigne et n'é-