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362 — Quel dommage qu'il n'est pas reçu un sursis. Le roi lui aurait fait grâce de la vie. C'était assez , s'il est coupable^de l'envoyer aux galères. — Le voilà arrivé! Il parle; on dirait qu'il récite la prière des agonisants. — Jésus, Marie! Comme il est pâle! Il a peur de la mort. — C'est qu'il a du repentir. — C'est qu'il pense à sa mère. — Pauvre mère ! ! ! Un incident inattendu vint interrompre le cours de ces ex- clamations. Le moment suprême était arrivé. Déjà le bourreau appliquait l'échelle contre la fatale potence lorsque, par un heureux hasard, cette échelle se trouvant trop courte , le bour- reau fut obligé d'en aller chercher une autre. Les archers, qui devisaient à quelque distance, se contentèrent de rire et ne s'approchèrent pas du condamné qu'ils laissèrent en quelque sorte à la merci des spectateurs. Celui-ci éleva tristement ses yeux vers le gibet, instrument de sa mort, et les reporta ensuite sur ceux qui l'entouraient, comme s'il eût voulu leur dire: « Mon sort est entre vos mains! » Une larme tomba de ses yeux en ce moment ; puis il secoua ses bras avec violence: efforts inutiles! il ne put rompre les cordes qui les tenaient fortement liés. Tout d'un coup il sent dans ses doigts un couteau qu'on vient d'y glisser. Par un mouvement plus rapide que l'éclair les cordes sont coupées , on couvre ses épaules d'un manteau, e t , la foule s'ouvrant instinctivement devant lui, il s'élance , il est libre. Il y eut un moment de profond silence , puis un cri involon- taire de surprise et d'admiration se fit entendre. Les archers se retournèrent et le premier objet qui frappa leurs regards fut le condamné qui fuyait. — Arrêtez ! arrêtez ! crièrent-ils à la fois. La foule resta immobile et silencieuse. — Arrêtez! au nom de Monseigneur l'Archevêque, arrê- tez le fuyard !