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en baissant, et que pour cette raison on appellait le Beissard (1);
à quelque distance et tout-à-fait en f a c e , au milieu de la
rue Puits-Gaillot (2), existait un puits près duquel se trouvait
une voûte également destinée à l'écoulement des eaux. Quel-
ques bâtimens en pisé composaient les rues voisines , telles
que la rue Mauconseil (3) , la rue Pizay (4) } la rue du Garet
où fut établie plus tard la maison des missionnaires de St-Jo-
s e p h , etc. Ces détails , quelque imparfaits qu'ils soient, peu-
vent donner une idée de ce qu'étaient la place et le quartier
des T e r r e a u x , a u temps dont nous parlons. Eloignée du centre
du c o m m e r c e , qui était alors renfermé dans la rue Mercière
et dans quelques rues adjacentes , située au delà des portes
de la ville, — puisque , à cette époque , les fossés de Lyon
ne prenaient que depuis le port Chalamon, le long de la rue
Dubois (h) jusqu'au Rhosne ( 6 ) , — la place des Terreaux était
généralement très-peu fréquentée, e t , à l'exception des jours
de foire qui y attiraient beaucoup d'habitants de la ville , des
communes et même des provinces voisines , il y régnait une
sorte de solitude que devaient entretenir encore l'abbaye de


   (1) La rue du Beissard est construite sur l'emplacement qu'occupait ce
fossé.
   (2) Les anciens auteurs appellent ces sortes de voûtes cloaques. A Lyon le
terme populaire était gaillot. C'est ce qui a fait le nom de Puits-Gaillot.
   (3) Aujourd'hui rue Clermont.
   (4) Elle tire son nom de Philippe de Pizeys courrier (porreclor et non cursor)
de la ville pour le roi, qui y possédait la maison de Pizeys en 1353. Celte
étymologie, donnée par M. Cochard, nous paraît plus sûre que celle qu'on
trouve dans l'Âlm. de Lyon de 1745, où il est dit que cette rue a pris son
nom de ce que la plupart des maisons y étaient autrefois bâties de terre, qu'on
appelle ici vulgairement du pizay. Le mot français est pisé ; il signifie de la
terre battue et vient du latin pinlo, je pile, je broie. En quelque province
on emploie le mot terris dans le même sens.
    (5) La rue Dubois n'a été ainsi nommée que parce qu'elle servait de chan-
tier et qu'on y exposait le bois à vendre.
   (6) Le P. Meneslrier.