Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                 315
défiance de la découverte d'un trésor laissé par les Juifs.
    Je reviens maintenant à Nicolas Flamel ; il paraît que l'am-
bition ne le poussa jamais à venir explorer Lyon ; peut-être
s'étail-il contenté des indications parisiennes ; seulement ,
comme ce père de famille possédait deux demoiselles, il des-
tina l'une d'elles à un jeune Lyonnais^ qui plus tard aurait
eu pour dot les hiéroglyphes si précieux pour notre ville.
Nicolas caressait donc ce projet d'union ; déjà le jeune p r é -
destiné avait fait roule pour la capitale, déjà son application
soutenue et les lumières de Flamel l'avaient initié au négoce
des plus précieuses étoffes, et l'heure du serment conjugal
allait sonner ^ lorsque les filles de Flamel, sans doute très-
faiblement éprises des charmes de notre compatriote, pren-
nent la soudaine détermination de renoncer au m o n d e , fer-
ment sur elles les portes d'un couvent, et se font les épouses
de Dieu. Grand fut le désappointement du futur, mais il fallut
bien se résigner. Du reste , les Mélanges de M. Breghot nous
apprennent qu'un ample dédommagement était réservé au
jeune h o m m e . Nicolas F l a m e l , confus et contrit de ne pou-
voir accomplir sa promesse, voulut du moins indemniser
l'apprenti négociant, soit des frais du voyage, soit de la perte
de son temps , soit enfin des dépenses de son séjour à Paris:
il lui compta donc une somme d'argent, et se défit en sa
faveur de deux figures expliquées. La première portait onze
 tètes de lions rangées sur trois l i g n e s , elle était l'indication
des dépouilles de onze familles juives. Comment pourrait-on
douter de la découverte de ces trésors, lorsque Lyon r e n -
ferme encore onze maisons de même structure , por-
 tant pour armoiries des têtes de lions ; la rue Juiverie , elle
seule, contient plusieurs de ces constructions. La deuxième
figure j représentant le jugement du roi Paris sur la pomme
d'or, désignait un trésor qui dut être trouvé près le port de
Roanne. Enfin, pour corroborer tous ces faits, on ne sait
 si Nicolas Flamel disposa des autres signes lyonnais ; mais
 l'extrait rapporté sans commentaires par M. Breghot nous