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lieu au monde où le mal de dents soit plus répandu qu'eu
notre ville (1).
   J'ai fini avec l'histoire de Louis-le-Débonnaire. Les der-
nières années de ce r è g n e , déchirées par des guerres civi-
les ou pacifiées par une soumission a p p a r e n t e , n e lais-
sèrent pas à l'empereur le loisir de songer aux Juifs, q u i ,
de leur c ô t é , satisfaits de leur position, ne durent penser
qu'à conserver leurs conquêtes législatives. Agobard lui-
même , sous le coup d'une disgrâce impériale, ne crût pou-
voir réveiller les vieilles dissensions religieuses. Désormais
l'histoire de la colonie juive de Lyon ne sera presque plus
spéciale , elle se confondra dans la marche générale des des-
tinées de ce peuple en France.
   A Louis I e r succéda Charles-le-Chauve, son fils ; l'année
840 fut le commencement de ce règne. Charles , protecteur
des sciences et doué d'une mollesse asiatique, n'eût garde de
faire aux Israélites un sort plus dur. On dirait même que ce
prince s'efforça d'opérer une fusion entre les fils de Juda et
les enfants de l'Eglise. Pendant une période de trente-sept
a n s , les Juifs sont assimilés aux hommes libres et aux c h r é -
tiens. De même que Louis-le-Débonnaire, Charles I « plaça
sa confiance dans la personne de son médecin, le Juif
Sédécias, que nous avons vu figurer plus haut ; peut-être
même Charles dût-il se repentir de son abandon dans cet
Israélite, puisque la plupart des historiens s'accordent à dire
que Sédécias , gagné par Boson, beau-frère de l'empereur,
glissa du poison dans le breuvage présenté à Charles pour
calmer la fièvre qui le dévorait lors de son retour d'Italie.
Les Annales de Fuldes, après nous avoir appris que Charles ,
méprisant les manières des Français, avait adopté le costume
grec et se faisait transporter à l'église dans cet équipage, r e -
gardent au contraire sa mort comme le résultat d'une cause
matérielle. Cette opinion n'est pas partagée.

   (1) Recherches. A. P,